Trois semaines d’attente pour un article c’est long, mais « Scène Parisienne » prend son temps pour coller au mieux avec les vibes du moment. Pour inaugurer ce troisième numéro, on a contacté la jeune garde du queer parisien et nouveaux princes et princesses des nuits de débauches made in France : les Fils de Vénus.

Le parcours de ce collectif pourrait se résumer en deux mots : amour et barbe à papa. Les Fils de Vénus comptent dans ses rangs le groupe Bagarre (qui aime porter des sweat-shirts Adidas période Korn), Alto Clark (moitié du groupe De La Montagne) ou encore la talentueuse vidéaste Claire Allante, qui réussit à insuffler de la vitalité là où d’autres se contentent de balancer les mêmes Vjing avec tout ce que leurs typos comportent de rabâchage visuel. Niveau originalité, on pense notamment à ses vjing pornos lesbiens sur les écrans du Batofar lors des soitées Trash Romance trimestrielles.

On aurait pu débattre pendant des heures avec Olivia, porte-parole et programmatrice attitrée du crew, sur l’importance de leur dernière soirée avec Jlin (Planète Mu). On aurait aussi bien pu commencer par leur demander ce que ça faisait de danser devant un public en rolleurs en pleine descente (leur participation dominicale à la Cigale avec The Talent Boutique), mais on a préféré leur poser des questions plus pertinentes et les laisser répondre sans parasitisme aucun :

Salut à tous, on est très heureux de vous avoir avec nous. Pour commencer, est-ce que vous pourriez-vous présenter à nos lecteurs ?

Olivia : Salut ! On est un groupe de copains, certains se connaissent depuis plus de dix ans. On a grandi à Paris, mais maintenant Pauline et Gaspar habitent respectivement Bruxelles et Nantes pour leurs études. On a commencé par passer des disques dans des bars à Menilmontant puis le Batofar nous a fait confiance et on a commencé à faire des soirées clubs.

Gaspar : Ça fait déjà 4 ans que le projet est né et on a fêté ça à La Bellevilloise le 29 janvier dernier, c’était le feu !

Vous vous définissez comme un collectif queer parisien. Concrètement, qu’est-ce qui vous différencie d’un autre collectif du genre ?

Pauline : L’une des particularités des Fils de Venus, c’est la diversité. Nous ne nous définissons pas dans un genre précis. Les sexualités au sein de notre collectif ainsi que celles de nos amis et du public qui nous suit sont plurielles. Nos soirées revendiquent l’union de tous, autour de la fête, de l’amour, d’une selection musicale variée et de qualité. L’idée c’est que héteros et LGBT puissent vivre ensemble des moments forts sans avoir à interroger l’intimité de chacun. C’est ensemble qu’on fait la fête, et qu’on grandit. C’est un problème qu’on a rencontré trop souvent, des soirées ou certaines personnes ne se sentaient pas à leurs place. On propose donc des soirées pour tous, et nos line-ups se font de plus en plus mixtes à chacun de nos événements. Je pense que dans le climat actuel, l’important est de s’unir autour de belles choses, et d’en créer.

C’est quoi votre définition de LA bonne soirée ?

Arthur : Lorsqu’une alchimie se crée entre un public mixte, une programmation aussi différente soit-elle, ainsi qu’une « scénographie » quand tu as eu le temps de la penser. Lorsque le live d’un groupe te chamboule autant que le set plus électro qui suit, le tout avec une ambiance visuelle dans le fond qui t’embarque complètement. Quand le tout maintient cette forme d’excitation et de plaisir. Ça ne doit pas nécessairement être musicalement cohérent, il faut juste que l’envie et l’énergie soient là. Que ça se sente. La vraie bonne soirée, c’est quand tu oublies vraiment de regarder ton voisin ou ta voisine tellement tu prends ton pied musicalement !

De par vos line-ups, on peut dire que vous êtes à l’affut des nouvelles tendances musicales. Ce côté avant-garde, c’est volontaire ?

Olivia : On a la chance d’avoir un public super ouvert et toujours partant pour faire des découvertes musicales. Du coup on se censure jamais dans notre programmation, c’est pour ça que ce n’est pas toujours cohérent ! L’important c’est d’abord de mettre en avant des artistes qu’on aime, et si possible pas encore trop connus en France. Et soyons honnêtes même si on voulait programmer des grosses têtes d’affiches, on n’en aurait pas les moyens !

À quand la prochaine soirée ?

Gaspar : Le 29 janvier dernier on a fêté les quatre ans du collectif à La Bellevilloise. On a invité Bagarre (Entreprise) à faire un live, AZF (jeudi minuit/ Rinse FR) et Nari Fshr (Barbieturix).

Fils de Venus

Le 29 avril, on revient au Batofar avec Anthea, Kaptain Cadillac, Paul Seul et un nouveau projet qui s’appelle Anyone. Et on a pas mal d’autres soirées qui arrivent !

Un mot pour conclure ?

Gaspar : On voudrait en profiter pour remercier ceux qui nous suivent et nous soutiennent depuis le début. À part ça on prépare plein de choses, on ne peut rien dire pour le moment mais 2016 va être une belle année, stay tuned !

Retrouvez les prochaines soirées des Fils de Venus sur leur site web et leur facebook.