Un bateau qui tangue, une terrasse joviale et de la frappe
Les quais de scène et ses nombreuses barges font la joie des citadins en quête d’air frais. Apéros l’été, afters prolongés, terrasse éphémère et rosé… Entre les quais d’Austerlitz et de la Rapée, nous sommes servis. On est allés naviguer sur un de ces bateaux, haut lieu de la scène électro.
[symple_button url=”http://tracking.publicidees.com/clic.php?progid=1472&partid=36238&dpl=http%3A%2F%2Fwww.digitick.com/le-batofar-paris-css4-digitick-pg5-si190.html” color=”red” size=”default” border_radius=”3px” target=”blank” rel=”nofollow” icon_left=”” icon_right=””]Programmation et ticket[/symple_button]Un « bateau phare »
Au pied de la bibliothèque François Mitterrand, à quelques mètres de la piscine Joséphine Baker et du Petit Bain, on parle bien sûr du Batofar – dont le phare aiguille les clubbeurs un peu trop ivres le samedi soir-. Le fameux bateau rougeoyant qui tangue depuis 16 ans est loin de s’adonner à un type unique d’activité. Vif de propositions qui diffèrent et au croisement des styles, la barge respire une vitalité presque maritime.
Créé en 1999 lors de ces années d’essor de la culture électro minimale notamment à Berlin, le Batofar est dès sa naissance pris en main par une association à l’origine de la Guinguette Pirate et de la Forge, ateliers d’artistes à Belleville. Différents directeurs artistiques ont pu axer la programmation du bateau vers plusieurs orientations électroniques variées. On se souviendra d’une époque plus hip-hop et d’une autre tournée davantage vers la bass music (dubstep, drum & bass). Aujourd’hui, lieu alternatif qui se distingue tout en tissant ses line up vers les grandes tendances électro du moment, la barge adopte un positionnement un tant soit peu underground, restant également un espace pluridisciplinaire qui accueille des expositions sous différentes formes : l’aspect consacré aux arts plastiques et visuels est également une véritable ligne directrice de la maison.
Les différents espaces
Une terrasse agitée et lumineuse fait trembler le ponton où un public se mêle et se démêle. Alors que les premiers fêtards viennent continuer l’apéro au bar, certains y prennent un dernier verre avant de quitter le navire. Un espace sympathique qui propose des afterworks, dj sets et aperoboats où la convivialité règne.
L’espace club s’inscrit également dans cette ambiance festive : c’est petit, presque incongru et ça chavire de droite à gauche. Une faune dense et rassemblée s’agite, collée-serrée. On se sent unis -à l’étroit- l’atmosphère est chaude et souvent dissipée. Le samedi et le vendredi soir, cette cale surchauffée n’est pas vraiment le dernier lieu de rendez-vous branché. Après 3h de beats saccadés sous 30°, on est forcément un peu moins glamour qu’à l’arrivée. En nage et de la bière sur les pompes, heureusement que dehors il y a le ponton pour se poser deux minutes. Là, c’est la déambulation de teuffeurs à la recherche d’air frais ou même d’un peu de sympathie. Entre discussions mouvementées et drague à l’arrache, la population diffère franchement de celle de la semaine : moins jeune et moins sapée, le week-end, le bateau attire un public de connaisseurs, diggeurs et passionnés.
En effet, nombreux djs viennent faire tanguer le bateau en fin de semaine mais pas que : des concerts y sont également proposés. La programmation brasse ainsi un large choix allant des différents courants de musiques électroniques en passant par du rock, hip-hop ou reggae…Une progra qualitative qui creuse souvent un peu plus que les multiples gros noms redondants sur les line up d’autres soirées, c’est ce qu’on a apprécié. Allant du petit collectif en marge de toute notoriété au crew de techno pointue en pleine expansion à Paris comme Blocaus, le bateau varie nos plaisirs. Des line up éclectiques et originales qui ravissent technophiles, mélomanes, fans d’électro ou de rock garage.
Rajoutons que le système son est au rendez-vous et pourtant Dieu sait que chez certaines péniches voisines, c’est bien ce qui peut poser problème.
Le Wagon est l’espace de restauration qui suggère une carte appétissante et qui a le privilège de rester ouvert à des heures tardives. Avis aux clubbeurs qui, à force de danser, auraient un petit creux au beau milieu de la nuit. Jusqu’à 3 heures du matin, vous aurez la possibilité de retrouver force et énergie en dégustant un burger ou un fish and chips.
Le petit plus, c’est la touche aquatique de l’aquarium qui à un moment donné, -il faut l’avouer- nous a tous fait phaser-. Lumières verdoyantes, miroir transparent et poissons multicolores, on peut le dire, le Batofar détient les toilettes les plus atypiques de Paris.
On aurait pu parler de la si chouette plage du Batofar. Bon ok, cette dernière n’est pas pourvue de sable fin comme celle du Glazart mais tout de même, on trouve le concept au top du cool. De mai à septembre, depuis 2012, la barge investit les berges situées à ses pieds. Bar-restaurant éphémère, transats et concerts, apéros et dj sets, les pieds –presque- dans l’eau. Un projet qui dynamise les quais, la plage du Batofar est devenue un des rendez-vous incontournables pour parisiens en quête de vacances avant l’heure. Offrant de multiples événements gratuits aux ambitions artistiques variées, cet espace a pour vocation de s’ouvrir à tous.
Cette année la société Osprey, propriétaire de la coque, a refusé l’aménagement de la plage à l’exploitant fondateur du bateau, le Batofar. Rochers et arbustes ont été déposés sur les quais face au bateau par le Port Autonome de Paris, approuvant l’interdiction de tout aménagement. Une triste nouvelle qui a occasionné des procédures devant le tribunal administratif, entreprises par l’équipe du Batofar qui n’ont malheureusement rien donné. Les gérants se voient dans l’obligation de réorganiser leurs événements prévus cet été. Sans compter que la saison estivale du bateau est menacée, son activité et sa production sont également mises en péril, privant par la même occasion parisiens et touristes d’un judicieux projet culturel. Affaire à suivre et puis cela ne vous empêchera ceci dit pas de profiter de la terrasse à vos heures perdues, qui vous accueillera à partir de 18h du mardi ou samedi avec de jolis programmes à la clé.
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