Todd Terje, Four Tet, Omar Souleyman, Bonobo, Kenny Dope…. Inutile de souligner la qualité de la programmation, l’éclectisme bien arrangé est la marque de fabrique du WorldWide Festival. Toute la semaine, la Corniche de Neuburg, le Théatre de la Mer, le Phare Saint Christ et d’autres espaces sétois ont été aménagés pour l’occasion. Un focus sur les deux derniers jours du festival.

Samedi

Arrivée à la page la Corniche vers 16h, Alex Patchwork va passer la main à Thristan. Il est l’un de ces londonien à avoir lancé le fameux concept Boiler Room qui cartonne maintenant sur une bonne partie du globe. On arrive sur un air romantique, un groove soul et jazzy relevé d’une bass tranquille. C’est le titre Nakamarra de Hiatus Kaiyote, d’ailleurs programmé le lendemain matin, et le track nous met tout de suite dans l’ambiance. Le World Wide festival est une histoire de mixité et d’interaction entre cultures et influences. Ca semble être un vrai de coin de paradis : une plage bondée de mélomanes entamés à la bière sur un son clair, rond et puissant, juste là, face à la mer. La sélection est un régal, entre poses reggae et tracks plus House. Et évidemment, dans ces conditions le remix de Âme de Franck Wiedemman & Ry Cuming Howling n’a plus rien à voir avec celui que j’écoute dans la voiture…

En passant devant le Théatre de la Mer, direction le centre-ville, on traverse une fête foraine planquée derrière la Criée. C’est un quai qui accueille les festivaliers de 18h à 21h30, l’entrée y est aussi gratuite mais si là encore les djs Garld et Paul Brisco se la jouent funky, le public reste épars. Même constat arrivé au phare Saint Christ, les festivaliers arriveront après 23h, loupant Thundercat et leurs parties d’improvisations enflammées ! Présenté par Gilles Perterson en personne, ce groupe au total look 70’s nous sert une soul bien psyché, coiffé d’une coupe à la Jackson Five. Enorme !

Notre ami Peterson reprend le micro pour introduire le monstrueux Kenny Dope. Ce soir, c’est son anniversaire et il avec nous au WWF à Sète. Il entame en mode Hip Hop des années 90’s, et quand The Tribes Call Quest nous demande « Can I Kick It » on a tous envie de gueuler « Yes you can ! ». On s’enjouera également de quelques airs de salsa avant d’appuyer plus sérieusement sur une pure House décontractée.

Le virage est lancé, et une foule bien compacte occupe désormais l’espace. On notera un nombre conséquent d’anglais à la fête, reconnaissable par leur minois pâle… Ou rouge, ca dépend ! L’ambiance et la musique sonne d’ailleurs très britannique pendant le festival. Jet et Romare balancent de la Tech-House un peu dégantée, mais parfois trop linéaire. Enfin Ben Ufo clôture la soirée faisant honneur à sa légende de gamin talentueux. C’est un set haut en couleur, ramenant les esprits vers une House plus traditionnelle. Les passages plus deep et bien rythmé nous font complètement planer.

Dimanche

En repassant par la plage, Gilles Peterson & Friend ambiance le site. L’esprit funky règne toujours, c’est jazzy, housy et même Hip Hop. L’ambiance est vraiment cool et c’est un délice de se glisser dans l’eau sur un pied ronflant et une bière fraiche à la main. On retournera au phare vers 23h pour voir Nôze & The Bling Boum Band et ses amis. Bonobo attaque avec son titre Cirrus et offre un Dj set complet et techniquement au point, pour preuve la foule ne désenfle pas un instant. Et là, surprise… Omar Souleyman s’installe avec son électro oriental. Il n’apparaissait pas dans le line-up du soir mais dans celui du jeudi. Au tour de Skream qui oscille entre disco house et deep violente. Respect à ces mecs qui ont enflammé le public en passant du coq-à-l’âne avec une habileté insensée : balancer un gros Julio Bashmore, un cut puis un Sting, c’est juste la classe…

Même si la prestation d’Omar a été appréciée, on regrattera que cette apparition pousse les organisateurs à couper Cashmere Cat au bout de 15 minutes alors qu’il est attendu comme tête d’affiche. Juste le temps pour lui de faire résonner Kiss Kiss et quelques tracks de son EP, c’est plutôt frustrant… Mais la municipalité s’en mêle, pas d’autre choix que de stopper Quoi qu’il en soit, les festivals sont souvent confrontés à des imprévus et le WorldWide festival reste cependant une vraie référence en matière d’organisation et de programmation. Le cadre aidant, la petite ville sétoise marque l’esprit, la peau et les oreilles et l’agenda est désormais booké pour les futures éditions.