Pan European recordings est une maison étrange et envoûtante. On y trouve une cuisine lyrique unique avec des artistes atypiques comme Koudlam, Judah Warsky ou Flavien Berger. Sur fond d’electro-pop planante ou de techno un peu kitsch, on se laisse bercer par des textes simples mais poétiques. Le dernier album de Judah Warsky, « Seul », ne déroge pas à la règle et nous emmène même en Amérique du sud pour une petite folie à deux, avec son compañero Flavien Berger à la production.

Warsky est un ovni musical difficilement classable. Son premier album « Painkillers & Alcohol » avait fait mouche grâce à sa mélancolie electro-pop. Son deuxième enfant intitulé « Bruxelles » lui a permis d’élargir son horizon jusqu’en Orient.

Il va encore plus loin aujourd’hui en instillant des bouts d’Amérique latine dans « Seul », son troisième rejeton. « En soirée » est chantée avec un accent hispanique de fête foraine, tandis que le morceau le plus percutant de l’album est sûrement la reprise de « Solo » du chilien Victor Jara. Bientôt Warsky au générique de la saison 2 de Narcos ?

Les trois autres titres de cet album un peu trop court sont beaucoup plus classiques mais gravitent toujours autour de la thématique de la solitude. « Seul » est une énumération angoissée et distordue de la pression du groupe. Même principe pour « Face à l’écran » qui nous interroge sur notre routine journalière.

La société est définitivement une des grandes sources d’inspirations de Warsky, lui qui il n’y a pas si longtemps en avait « marre de tout ». Dans sa suite bergeresque « Au-dessus-de tout », il nous susurre « Toujours il faut marcher, sans y penser, marche forcée, lois du marché. » avant d’annoncer « moi je ne marche pas, je vole ». Difficile d’y porter un vrai jugement tant la pertinence dépend de l’appréciation subjective de l’ensemble, qui s’écrit comme un périple envoûtant et singulier. On lui souhaite bon voyage et on ne doute pas recevoir une carte postale tout aussi intéressante lors de sa prochaine escale.