Retour sur le fameux bateau Concrete qu’on a connu, chéri ou délaissé mais surtout sur l’évolution d’un phénomène dont on a forcément entendu parler.

La Concrete introduction

Cela fait bien trois ans qu’une péniche située quai de la Rapée fait parler d’elle. A l’époque, on connaissait la Concrete du dimanche après-midi, où une fois par mois, on retrouvait les mêmes têtes, les mêmes sourires et quasiment les mêmes artistes qui se succédaient aux platines et que l’on acclamait tant. On y allait même en after histoire de prolonger sa soirée du samedi, et puis de toute façon la question ne se posait même pas: s’il y avait after c’était à la Concrete et puis si on allait en after c’est bien parce qu’il y avait la Concrete! A l’aube de 2015, le bateau et ses festivités ont pris l’ampleur du large. En plus d’être passée au format nuit depuis bientôt un an, il est vrai que la Concrete a changé. Parole et témoignage d’une clubbeuse qui a longuement vogué quai de la Rapée le dimanche après-midi.

party

Concrete Paris : 11.12.11 avec : Efdemin, Levon Vincent…

Aujourd’hui, la Concrete tout le monde en parle et tout le monde y va: la fréquence augmentée des festivités, la gratuité des vendredis et samedis soir avant 22h a permis à tout un flot de clubbeurs de venir chiller sur la barge. Des chaussures à talons aux fameuses Canadas Goose, sur la terrasse c’est le défilé d’une mode qui se voudrait bien – quoique quand même un peu trash -. Des jeunes de plus en plus jeunes flânent sur le bateau, un verre de vodka Red Bull à la main et la mâchoire qui déraille. Un public moins averti qui ne s’y rend que pour faire la fête et puis parce que c’est quand même hype de passer son samedi soir à la Concrete.

Il y a deux ans, il en était tout autrement. La Concrete le soir, ça n’existait pas. Tu attendais ces fameux dimanches où le bateau se transformait en after berlinois avec impatience: chaque Concrete était unique et quasi intimiste. Tout le monde se connaissait ou s’était rencontré à la Concrete, comme on se serait rencontrés à la messe du dimanche. La disposition du bateau était différente et bien moins spacieuse, sur la terrasse s’ouvrait un chapiteau en forme de cirque, les gens se déguisaient. C’était monstrueux sûrement parce que c’était nouveau et que l’on se sentait privilégiés. On appelait ça la « maison », cette petite communauté avec qui on partageait l’amour de la fête et de la musique. Cette house, techno, minimale bien tranchée qui décollait nos pieds du sol et nous envoyait sur Mars pendant 5 heures.

Photos

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Trois ans après !

On ne peut nier la montée au créneau de la musique électronique et la floraison de soirées organisées ces dernières années, à Paris mais aussi dans la France entière. Certes, cette poussée en avant fait chaud au coeur… mais concernant la péniche, qui a servi de moteur à de nombreuses soirées et afters qui se sont ensuite organisés par dizaines, on peut se sentir un poil nostalgique d’une époque révolue. Les Concretes ont changé, tant et si bien que les anciens, partisans des premières Concretes voire Twisteds n’y remettent parfois plus les pieds.

Ces afters que l’on considérait presque comme confidentiels sont maintenant le lieu où il fait bon passer son dimanche en n’oubliant surtout pas de poster ses clichés sur instagram. Les styles se mélangent, le public s’entasse. La péniche quai de la Rapée a décroché le pompom de lieu branché, souvent bondé où le prix des consommations reste excessivement élevé et où la sélection à l’entrée agace. Notre temple de la techno s’est transformé en grosse institution et a su se forger une renommée ancrée dans le paysage du clubbing parisien voire européen, mais à quel prix?

Si le constat est parfois un peu amer pour les vieux de la vieille, n’oublions pas que l’envergure qu’a pris la maison lui permet d’offrir une programmation diversifiée et de qualité qui elle aussi, a pris un pris un essor considérable. Chaque semaine se succèdent aux platines des grands noms de la scène électro-techno européenne et mondiale. Des puristes et des pointures sont invités à jouer et il y en a pour tous les goûts: techno de détroit, minimale roumaine, house de chicago, techno industrielle anglaise, acid house… Une multiplication de l’offre incroyable, les meilleurs labels, collectifs et artistes viennent faire vibrer le bateau. Finalement, l’ambiance est peut-être moins intimiste, le public moins averti… Mais n’est-ce pas un bel objectif que d’avoir amplifié le phénomène de la musique techno, à la fois dans son aspect festif et son côté pointu et d’avoir permis à tout un public de se retrouver à danser sous les sonorités des artistes les plus renommés du milieu ?

Comme disent les vrais :

« We urge all brothers and sisters of the underground to create and transmit their tones and frequencies no matter how so called primitive their equipment may be. Transmit these tones and wreak havoc on the programmers »
Underground Resistance.

Et vous, que pensez-vous de la Concrete ?
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