Ça faisait un moment qu’on avait pas vu un groupe valable sortir de Liverpool, qui malgré sa réputation de ville ayant vu naître les Beatles, n’a rien livré de décent depuis des années. Entre les délavés Wombats et les girls band 00’s qu’on préfèrerait oublier à jamais (Atomic Kitten et Sugababes, ça vous rappelle quelque chose ?), Liverpool a bien du mal à se hisser au niveau de Londres, ou même à celui de Manchester et Brighton. Mais la porte de sortie à ce vide créatif pourrait bien se nommer All We Are.

Encore que le trio n’est pas réellement de tradition scouse, car s’il s’y est bien rencontré sur les bancs de la fac, ses membres sont à la base originaires de Norvège, Irlande et Brésil. Un mélange improbable mais prometteur, qui a donné naissance à une belle équation : le groove de Jungle dans la peau, et la pop des canadiens de Tops dans les veines.

Bref, la recette est simple mais terriblement efficace : une electro-pop qui groove aussi sensuellement qu’une compilation de la Motown. Et si la formation une fille/deux mecs peut évoquer London Grammar, la comparaison s’arrête là. En choisissant de jouer sur la subtilité et l’énigmatique plutôt que le pathos, All We Are vous fera plus danser un samedi soir que pleurer un dimanche matin.

De là à entrevoir la naissance d’une génération post-Jungle, il n’y a qu’un pas (de funk). Même s’il est encore difficile de le mesurer, on peut déjà imaginer que l’impact de leur modern soul risque de nous lâcher toute une portée de bébés groupes, à l’image de celle que se traîne James Blake depuis 2011.

Le premier album d’All We Are sortira le 2 Février & est déjà en écoute sur Noisey UK. En attendant, leur version de « Can’t Do Without You » est la seule reprise valable que vous trouverez du titre de Caribou.