S’il fallait réduire le 1er album éponyme de Kiasmos à une citation « La beauté sera convulsive ou ne sera pas » pourrait tout à fait résumer l’ensemble. Fiévreux et mélodique, ce premier opus vient consolider l’éventail de pointures avant-gardistes signées sous le label londonien Erased Tapes.

On ne pouvait qu’attendre avec impatience le premier album de Kiasmos, nom de la collaboration entre le compositeur islandais Ólafur Arnalds et Janus Rasmussen du groupe féroïen électro-pop Bloodgroup, et le résultat surpasse sans aucun doute ce qu’en théorie nous pourrions attendre de deux univers musicaux aussi distincts.

La mise en ligne il y a quelques mois des morceaux Burnt et Bent illustrait déjà le potentiel de synergie des deux talents en question : vrombissants, cinématiques, vaporeux… les deux titres qui clôturent l’album portent indéniablement la marque du son unique créé par Kiasmos.

Dès le 1er titre, on pénètre une à une des strates sonores aux textures denses et l’ensemble se révèle être un véritable tour de force. Mélodies au piano et rythmes convulsés s’entrelacent, on évolue entre techno minimale et néoclassique ambiant dans un équilibre parfait où chaque composition se déploie jusqu’à l’accomplissement total et les intitulés au participe passé (Lit, Held, Thrown) attestent du caractère défini de chaque titre.

Dans l’ensemble, ce premier album donne l’impression d’un dialogue constant entre deux visions analogues se faisant écho comme en témoigne certains titres comme Thrown (reprise du titre d’Olafur Arnalds Sudden Throw) dont le lyrisme original fut préservé et retranscrit par Kiasmos dans une version plus abondante, plus syncopée.

Kiasmos est disponible sur l’eshop d’Erased Tapes et iTunes.