Harvey Sutherland est de retour pour nous jouer – non pas un mauvais tour – mais plutôt un de ses tours de magie discoïde, pop et planant que nous apprécions tant. Après nous avoir délivré l’un des meilleurs morceaux option house de l’année 2015 sur le label du très respecté Danilo Plessow aka Motor City Drum Ensemble Records, l’australien Mike Katz revient sur le devant de scène avec une configuration et un alias sensiblement différent.

Son “Bermuda” était à l’époque le morceau-titre de son EP éponyme. Une petite bombe délicieusement groovy mais douce, aux mélodies envoûtantes et infectieuses. Une house de chambre et de soleil, à écouter en enfilant le dit bermuda (oui, elle était plutôt facile). Malicieusement, il reprend son morceau et lui donne une nouvelle vie, une nouvelle affectation : Bermuda sera à présent son live band, et l’accompagnera dans la confection de son nouvel EP. Une sorte d’entité nouvelle, composée de Graeme Pogson aux drums et Tamil Rogeon aux cordes qui ensemble, déroulent un bijou, un tube instantané.

Neuf minutes savamment construites où, petit à petit, les envolées planantes des violons et claviers ensorcelants prennent leurs aises, s’enfuient pour mieux revenir. À noter une particularité étonnante de ce disque : la présence et participation de nombreux amis et guests en tant que handclaps – ces fameux claquements de main, que l’on pourrait assimiler à un drum léger. Ici, neuf personnes ont donné de leurs paumes de mains pour un résultat inédit, forcément imparfait mais qui a du coeur.

La face B, légèrement plus puissante, nous emmène également dans un état de douce léthargie, mais toujours sur le dancefloor. Décrivant lui-même cet effort comme un “lounge room disco burners”, Harvey Sutherland and Bermuda ont vu juste, du premier au dernier handclap.

“Priestess/Bravado” EP est disponible en tous formats sur son Bandcamp.