Après une édition 2017 riche en beats et qui avait vu triompher les pointures option hip-hop, R&B et même jazz dans le genre traditionnel indé, nous nous plongeons dans la cuvée 2018 du Pitchfork Music Festival Paris en quelques actes à ne pas manquer.
Cola Boyy
Disco mutante, voix intrigante et dégaine singulière : le californien Cola Boyy a fait son trou dans le seul but de faire vaincre la disco, sa disco – ce qui n’est pas pour nous déplaire. Une musique foncièrement groovy et quelque peu vintage, qui rappelle un certain esthétisme funky suranné, gorgé de paillettes et de chaleur. Rendez-vous jeudi, dans la Grande Halle de la Villette, pour en être témoin.
Yves Tumor
Le Pitchfork Paris, c’est également des afters toujours bien sentis : celle du jeudi soir ne déroge pas à la règle, avec en live la venue du très énigmatique & fantasque Yves Tumor. Mêlant les genres et les expérimentations comme peu osent le faire, il signe avec son dernier album en date chez Warp, Safe In The Hands Of Love, un manifeste du beau-bizarre, entre plaisir et destruction.
Étienne Daho
Jeudi toujours, une icône de notre bel hexagone viendra montrer aux plus jeunes de quel bois il se chauffe, paroles d’ancien : Étienne Daho viendra défendre son très beau et psyché dernier album, Blitz. Son live sera un petit événement au coeur de la machine Pitchfork et il ne faudrait le rater, ne serait-ce que par hommage à sa discographie impressionnante et son empreinte sur la pop. Et puis, il jouera peut être Week-end à Rome.
Blood Orange
Devonté Hynes a ressorti son alias option funk & R’n’B Blood Orange et pour l’occasion, a fouillé dans tout ce que les 90’s ont fait de mieux : en résulte le très séduisant Negro Swan, son dernier album sorti à la rentrée. Après quelques années à produire pour d’autres, le new-yorkais affirme un peu plus ses visions et ses combats, entre revendications politiques, questionnements sur la sexualité & fierté afro-américaine.
DJ Seinfeld
Responsable d’un DJ Kicks de haute volée, le héraut de la house lo-fi & des clips faussement rétro délivre toujours des DJ sets impeccablement construits. House, techno, IDM, breakbeat, acid : le suédois ne refuse aucune influence et maitrise son sujet.
Snail Mail
On croyait l’indie rock (aïe, le vilain mot) mort et presque enterré : voilà qu’il resurgit sous son plus bel apparat en la personne de Lindsey Jordan, aka Snail Mail. Un parcours parfait d’enfant prodige du rock derrière elle – un EP dès le lycée, une signature chez Matador et un premier LP dans la foulée – c’est pourtant avec beaucoup de maturité qu’elle délivre ses compositions, entre ballades touchantes & mini-hymnes d’une jeunesse un peu triste.
Muddy Monk
Pop toujours : Muddy Monk avait ému son monde avec son tube En Léa, complainte synthétique chantée en canon d’une infinie tristesse, sur un amour perdu ou impossible. Ses EP, qui ne sont pas sans rappeler le travail de Minitel Rose et du collectif Valérie, ou plus proche de nous d’Agar Agar, semblent tous teintés de mélancolie. Il viendra la chanter en chair et en os en ouverture du dernier jour de festivité à la Grande Halle.
Avalon Emerson
Last but no least, nous ne pouvions clore ce micro-guide sans mentionner Avalon Emerson. Nous l’avions déjà vu triompher derrière les platines du dernier Nuits Sonores et nous n’en attendions pas moins : techno sombre mais limpide, beats enlevés, elle jongle avec nos émotions et nos pieds, nous emmenant à vitesse rapide vers un futur désirable. Une trance que l’on a (très) hâte de (re)vivre, samedi soir.
Retrouvez par ici toute la programmation du Pitchfork Music Festival Paris.