Si l’on devait retenir une chose de Montreal Invazion, c’est que le terme guerrier d’invasion n’aura jamais été mêlé avec autant d’amour. L’amour de partager les connaissances, les expériences, ou tout simplement de partager la vie. Pour avoir eu la chance de vivre à Montréal, j’avais déjà pu rencontrer cette ouverture à l’autre et ce leitmotiv de profiter des choses même les plus simples, qu’ont pu (re)découvrir ceux qui ont croisé leur route.

C’est dans cet esprit qu’est arrivé le Montreal Invazion tour. Une dizaine d’artistes, photographes, vidéastes, et contributeurs au bon déroulement de la tournée. Ils auraient été bien plus nombreux si la distance n’avait pas été si longue, tellement cette envie de partager est en eux. C’était un pari risqué : faire venir des artistes inconnus du public européen et qui eux même découvraient pour la plupart celui qu’ils appellent le vieux continent. C’était un pari risqué, mais où l’on pouvait être sûr qu’il n’y aurait aucun défaut de volonté. Une volonté sincère de faire le maximum pour offrir au public cette joie de vivre que leur procure la musique, lui faire découvrir une culture dont ils sont fiers et qu’ils n’ont que trop peu souvent la chance d’exporter.

C’est dans le même esprit que Montreal Invazion prît fin, là où tout avait démarré, à Paris. Pour l’occasion les artistes jouaient à L’International afin de livrer une dernière salve de Funk, R’n’b, Soul, Hip Hop et surtout de groove au public français. Emprunt d’un brin de nostalgie, le Voyage Funktastique de Walla P et Dr. MaD distribuait les premières ondes de chaleur pour décoincer les pas de danse, avant que Charles Cozy lâche les basses pour fêter son anniversaire avec son unique savoir faire. Entre deux échanges avec le Docteur MaD il nous rejoint dehors heureux de voir que les gens discutent entre eux à l’extérieur. Un véritable chill out à la montréalaise, plus de monde dehors que dedans, et une grande fierté là où beaucoup auraient l’égo blessé, car c’est sur sa musique que les rencontres se font.

L’International ferme ses portes et la soirée continue dans Paris, comme pour arrêter le temps et poursuivre la tournée. Finalement il est cinq heures, Paris s’éveille et Montréal s’envole, mais en aucun cas cela ne ressemble à des adieux.