Depuis plusieurs mois maintenant, Keep Dancing Inc affole la toile avec son EP Initial Public Offering. Un cinq titres unanimement salué par le tout internet et l’au-delà. Et il faut bien reconnaître que cet EP mérite ses fleurs, puisque c’est une véritable réussite. Il nous tardait donc de découvrir sur scène ce que le trio est capable de nous offrir.
Un mois et demi après une première date complète en tête d’affiche au Pop-Up du Label, le trio s’en offre une deuxième, toujours en tête d’affiche, cette fois à l’Olympic Café. C’est donc peu dire que le groupe attire les foules. Et c’est Ryan Doyle qui a la tâche d’ouvrir le concert devant une salle déjà presque comble. Seul avec son ordinateur, il livre un set percutant, oscillant entre techno et ambient.
Au terme de cette première partie, la foule se presse aux premiers rangs dans l’attente des Keep Dancing Inc. Et dès les premières notes d’introduction, novices et fans confirmés se mélangent en liesse. Le concert s’annonce donc sous les meilleurs auspices. Il était compliqué d’en douter quand on lit que le groupe est déjà comparé à des grands noms comme Blood Orange, ou même New Order.

Keep Dancing Inc, au-delà des frontières
À l’issue de ces premières minutes, force est de constater que les Keep Dancing Inc sont loin d’usurper ces comparaisons. How Should We Feel? illustre le mieux les influences britanniques du trio. Sur ce titre, synthétiseurs vrombissants et boîte à rythmes puissante se mélangent à la manière d’un Blue Monday. Les guitares ne sont pas en reste, tantôt étouffées, tantôt grooves, souvent distordues et toujours harmonieuses. Le trio surprend par sa maturité et sa maîtrise.
Mais c’est bien leur single Rhum & Ginger Magic – élevé désormais au rang d’hymne du groupe – qui déchaîne les passions. Les membres du groupe se montrent ému devant l’enthousiasme d’un public qui hurle chaque parole au rythme d’un léger pogo.
Parfaitement à l’aise sur scène, Keep Dancing Inc excelle dans son entreprise : faire danser les gens sur une pointe de mélancolie. Le public est conquis, transporté par la nostalgie de Life Goes On, ou par la hargne de Back Against Yours. Quelque soit le terrain choisi, le trio est maître de la foule jusqu’à la fin du set.
À peine sortis de scène, le groupe s’y réinstalle pour un rappel qui s’annonce mouvementé. Le nom de leur premier single Alright, circule déjà dans la foule. S’en suit une nouvelle explosion passionnée au moment où les premières notes de clavier résonnent. Une fois encore, la salle chante les paroles aussi fort que nos protagonistes, presque surpris devant tant de ferveur.
Le public aura droit à un dernier voyage avec une ultime chanson où Charles prend ses aises : débarrassé de ses instruments, micro en main et jack enroulé autour du coup, le chanteur se laisse aller à quelques pas de danses sensuels pour accompagner ses paroles. Des mouvements et des mots qui nous rappellent ceux du duo Gents, autres maîtres de la dance mélancolique. Une influence de plus à mettre à leur crédit, mais dont le groupe se passera aisément. Car ce soir, la foule n’en avait que pour Keep Dancing Inc.
Crédits Photos : © Alphonse Terrier