Depuis 2015, date de son premier EP, le groupe Gents se distingue du milieu nébuleux de la synthpop froide en s’imposant parmi les meilleurs du genre. Passés en éclair au Macki Festival l’an dernier, c’est au Hasard Ludique que le duo effectue son retour à Paris. L’occasion de découvrir enfin l’un des phénomènes les plus intrigants de la prolifique de la jeune scène scandinave.

Aux confins de la variété française avec Nouvelle Frontière

Pour sa première saison, le Hasard Ludique s’est efforcé de proposer une programmation éclectique et de qualité. La programmation du duo de Copenhague s’est sans l’ombre d’un doute inscrite dans cette droite lignée.

En ouverture, le duo français Nouvelle Frontière initiait une formation inédite à cinq musiciens. Pour son quatrième concert, le quintet montre déjà de belles promesses. Dynamisant des chansons plutôt vaporeuses en version studio, l’ambiance se réchauffe au court d’un set langoureux.

Rythmes électroniques et mélodies nostalgiques se mêlent agréablement. Et si l’ensemble a encore besoin de gagner en assurance, les jalons d’une belle épopée musicale sont posés. La variété française ne manque pas d’idées, Nouvelle Frontière non plus.

Gents, excellence transcendentale

Le monde n’a pas attendu Gents pour découvrir l’usage des synthétiseurs numériques des années 80, ni des rythmes électroniques saccadés. Mais le duo n’en est pas moins l’attraction de la soirée. Il s’en faut de quelques minutes pour que la foule s’électrise au son de True Intentions, tube parmi tant d’autres. La magie opère au gré de la guitare organique . L’instant est unique.

Sur fond de rythmiques sèches, les danois explorent la sensualité le long des nappes synthétiques froides et à la mesure de la voix caverneuse du chanteur Niels. Il suffit de quelques morceaux pour que la salle soit toute acquise à la cause de Gents. Quelques mots échangés avec le public avant le début du concert suffisaient pour comprendre que le duo arrivait en terre presque inconnue.

Au gré de ses échanges avec le public, Gents s’approprie peu à peu tous les regards. Quelques dédicaces au moment du single Bonny laissent entendre que le duo ne vient pas se représenter devant une foule complètement inconnue. Qu’importe, au son du premier refrain, novices comme adeptes ondulent dans le même sens que Niels, débarrassé de sa guitare.

Mélancolie et sensualité sont les maîtres mots d’un set joué à la perfection, néanmoins amputé de sa dernière chanson I Wanna Be Free. Le concert s’achève donc en liesse sur l’hymne Young Again, mais le charme opère encore au-delà des dernières notes du duo, parti sous les acclamations unanimes. Gents a électrisé la scène, et a prouvé qu’il était capable de transcender une foule au-delà du réel. La postérité parisienne est à eux.