Fait rare pour un festival de musique électronique d’une telle envergure et prônant des artistes tout de même assez éloignés des headcharters : faire complet en quelques heures après l’annonce de sa programmation. Le Dekmantel n’a pas à rougir de ce succès, lui dont les équipes ont construit la réputation autour d’une sélection pointue d’artistes, un aménagement impeccable des scènes, une jauge limitée et  un format journée plus qu’appréciable. Si vous avez déjà mis les pieds dans le Bos au mois d’août – comme nous l’année dernière, fort est à parier que vous y êtes tombé amoureux : si ce n’est pour un inconnu dans une foule, au moins pour le lieu ou son atmosphère.

Cette année, la liste est tombée, et l’on retrouve avec surprise un des pionniers du genre électronique, le groupe Tangerine Dream. Contemporain de Kraftwerk, le groupe a évolué dans les prémices de l’électronique, explorant les sonorités futuristiques des synthés du krautrock. Bref, une renaissance inattendue et un concert qui s’annonce historique. Quatre autres concerts inaugureront les 5 jours de festivités dans la ville, celui de Four Tet, le magicien d’oz du clavier virtuel, avec ceux de James Holden & The Animal Spirit – dont on décrivait l’approche philosophique de son dernier album un peu plus tôt -, John Maus et Yasuaki Shimizu.

Impossible de décrire tous les artistes tant ils diffèrent en genres et en projets, on notera donc surtout une sélection plus avant-gardiste que les années précédentes. Certes, on retrouve les habitués du label comme Palms Trax, Helena Hauff, Objekt, Floating Points, Tom Trago ou Donatto Dozzy, mais ils sont cette année moins nombreux. On aime voir des artistes moins estampillés dans le label comme Insanlar, Mafalda, Puong Dan, Regis, ou encore le retour attendu de The Bug. Le ton est aussi très centré funky, et on risque comme d’ordinaire de groover sans s’arrêter devant Bruxas, Young Marco, Shanti Celeste et Or:la.

Le champ des possibles s’élargit avec une nouvelle scène UFO, baptisée UFO 2, qui permettra aux artistes techno expérimentale de trouver leur public en toute intimité. On y retrouvera sans doute les notes désaccordées de Stanislav Tolkachev, Halal and Relaxer ou Pan Daijing.

Le pire dans tout cela – en tout cas pour ceux qui n’ont pas pu acheter leur précieux ticket -, c’est qu’il manque encore une bonne moitié des artistes qui occuperont les scènes du Bos d’Amsterdam pour ce rassemblement incroyable de nappes électroniques de tout bords.

Retrouve toute la programmation sur le site du Dekmantel.