Tout a commencé par un regard. À dérouler le contenu des internets sans trop prêter attention à ce qu’on lit, on est tombé dessus. Une affiche barbouillée sur Paint, d’une laideur certaine, mais dotée d’un charme tout autre. On est ensuite tombé amoureux du charme nihiliste du CM, et puis, enfin, le thème de l’année et ses premiers noms sont tombés – et nous avec.

Sabotage. Flairant le vent disruptif qui s’abat sur la France, le Baléapop a décidé de jouer sur une fine ligne entre naufrage complet et folie douce. Et il faut dire que ça fonctionne plutôt bien sur nous : induire un peu de chaos dans le système festivalier français et sa tendance à se prendre légèrement au sérieux, c’est beau, et ça fait du bien. Bref, on avait déjà de l’affection pour le festival de la côte basque mais, avec son sens de l’auto-dérision renouvelé, on en est venu à une certaine forme d’admiration. Passer du bon élève indie au Piotr Pavlenski des festivals indés, il faut dire que ça donne de la gueule. 

Et de la gueule, la prog en a tout autant, partant tous azimuths dans l’électronique et l’indie décalée, avec en tête d’affiche le trublion Ariel Pink. Le reste des noms s’annonce aussi bordélique et alléchant : Don’t DJ, Soichi Terada, OKO DJ, High Wolf / Black Zone Myth Chant, Apollo Noir, Wolf Müller & Niklas Wandt, Bruxas, Dis/Maze, Jita Sensation, Loisir, Melenas, Satoshi & Pam, The Mauskovic Dance Band, Theorama x Superlate Insanlar, David Vunk, Gaff E, Thomas Bullock, Décalé Carte Blanche, Theorama x Superlate, Matthys x Panda Valium, Daudane, Patxayann, Baleaonda et autres Balearoots Soundsystem qui, on l’espère, saura nous faire pousser du pull uuuppp jusqu’au petit matin.

Baleapop

L’art contemporain et la grande bouffe seront aussi de retour, mais plus de plage cette année – privilège laissé au festin de pâté sans complexe. Et pour ceux qui auraient besoin de plus d’explications sur les raisons de ce sabotage festif, nous laisserons la parole aux orga elles-mêmes :

“Ce n’est pas tellement qu’on se soit dit qu’on tournait en rond ni que notre légitimité n’était plus à prouver mais voilà, il arriva un grand jour d’hiver où, nous en avons eu assez de bien faire, d’être le bon élève. Ça ne nous ressemblait pas, pourquoi prétendre et vouloir coûte que coûte rentrer dans le moule du festival pluridisciplinaire, à taille humaine, intergénérationnel, éco-responsable, curieux, avec une programmation défricheuse, aventureuse… et puis quoi encore ? Tous ces qualificatifs pénibles qui décrivent si bien de jolis événements mais qui à nous, il faut bien l’avouer, nous foutent le blues des présentateurs vedettes.

Ajouter un zéro au prix du pass et programmer un dj qui mix les bras en l’air aurait pu être une idée facile mais l’idée de se foutre de la gueule de nos festivaliers nous dérangeait un peu, j’ai dit un peu. Nous avons donc décidé de saboter notre travail effectué ces huit dernières années, de briser tout ce que nous avions si bien établi pour se retrouver, presque tout nu et voir comment on vivait à l’âge d’avant tout ça. Un sabotage en beauté.”

BaleapopDu 23 au 26 Août à Saint-Jean-de-Luz.
Plus d’infos sur la page FB du Baléapop.
Retrouvez notre report du Baléapop 2017 par ici.