Nychos
et ses bombes chirurgicales ne sont pas encore retournés à Watership Down. Parcourant le globe à la recherche d’un lieu et d’un lapin un tant soit peu imaginaire, l’artiste pousse son talent au paroxysme. Retour sur le parcours d’un street artiste, muraliste, illustrateur et designer -à couper le souffle-.

En 2014, ça fait déjà 15 ans que l’artiste pratique le graffiti. La 16ème année entamée risque d’être prometteuse. Le travail de Nychos, artiste autrichien, nous a tapé dans l’oeil. Amateurs de street art, vous l’avez forcément reconnu ou du moins, ses créations ne vous sont pas inconnues. Cet univers de cartoons morbides et de peluches disséquées est époustouflant. Ce carnage coloré est l’oeuvre d’un artiste quelque peu traumatisé par une enfance passée au coeur d’un ennui végétal et sauvage…

Nychos est né en 1982 en Styrie (Autriche) et grandit dans la campagne autrichienne, dans « l’enfer vert », s’amuse-t-il à raconter. Justement, c’est bien ce monde naturel et parfois brutal qui inspire l’artiste. Son père et son grand père étant des chasseurs avertis, l’enfant est confronté très jeune à de multiples expériences plutôt cruelles, comme la découverte d’un agneau mort sous une poubelle ou encore la morsure d’un sanglier. Un rapport au morbide et une enfance baignée par les dessins-animés forgent la créativité de l’artiste. A l’âge de 19 ans, il se trouve bousculé par des rêves et délires nocturnes. Suite à un accident de voiture, il subit 9 mois d’encéphalogrammes afin de mesurer l’activité électrique de son cerveau, se pensant atteint d’épilepsie. Résultats négatifs qui n’en révèlent aucune trace. Nychos part lui-même explorer son psychisme et chercher des explications à ses doutes et inquiétudes. Un lapin blanc, tout droit sorti d’un délire mental, lui apporte la réponse en l’incitant à revenir à « Watership Down », un dessin animé violent qu’il avait visionné enfant. Dicté par un imaginaire hallucinant, il s’attelle au dessin et extériorise sur les toiles ses passions les plus démoniaques. Le graffiti ne tarde pas à rentrer dans sa vie et là, c’est un bonheur visuel mais angoissant que Nychos dévoile à la rue. Ses animaux découpés, tranchés et disséqués recouvrent des murs d’une dizaine de mètres. Ses représentations aux couleurs vives font preuve d’un détail époustouflant. Violence maîtrisée, l’artiste exploite une inventivité que l’on sent torturée. Ses créations reflètent un curieux mélange retraçant son enfance, ses rêves et ses angoisses. On ressent l’inspiration des cartoons des années 80, ses animaux qui pourraient au premier abord sembler bon enfant, relèvent en fait de l’horreur et du délire. Mickey Mouse et la Petite Sirène sont souillés et découpés en morceaux, anatomies à ciel ouvert : Disney n’a qu’a bien se tenir ! Peu importe, la technique est impeccable, la maîtrise parfaite. Une esthétique défoncée à souhait qui ravit les murs de Miami, Hawaï, Istanbul, Berlin, Graz, Sao Paulo, Détroit, Vienne, Hambourg… Notons que désormais, on retrouve également ses oeuvres dans les galeries des quatre coins de la planète.

Nychos est également à l’origine du projet « Rabbit Eye Movement », ERM, crew d’artistes urbains déjantés situé au centre de Vienne, qui depuis 2012, a ouvert sa propre galerie. Collaborant avec les plus grands, il est une véritable icône de la street culture et son style s’impose comme une marque, une personnalité.

Pour les fanatiques de son univers traumatique -et les autres-, Nychos expose à la galerie Openspace, du 2 au 16 mai 2015. Vernissage prévu le samedi 2 mai à 18h. Les amoureux de ses bestioles disséquées seront ravis puisqu’une grande partie des œuvres reprennent les murs qu’il a peint à travers le monde. D’autres surprises sont à découvrir sur place.

Informations utiles :

Exposition du 2 au 16 mai 2015-04-18
Galerie Openspace, 56, rue Alexandre Dumas, Paris 11e
Métro : Alexandre Dumas (L2) ou Rue des Boulets (L9)
Du mardi au samedi de 14h à 19h
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