L’Europe en était restée aux très commerciaux The Rasmus, octuple disque d’or et quintuple disque de platine, mais le quatuor d’Helsinki n’est pas le seul à s’être émancipé de l’envahissante scène métal finlandaise. Pop, rock et même shoegaze ont désormais leurs repères en Finlande, un pays qui n’en finit décidément jamais de surprendre musicalement.

 

Wigwam (yhtye), là où tout a commencé

Il faut remonter dans les années 70 pour apercevoir les premières traces du rock en Finlande, avec Wigwam. En prime, le finnois est à l’honneur, et les mélodies sonnent datées à la perfection. Clavier organique, solo agressif épuré, choeurs entêtants, le groupe n’aurait pas fait tâche en bande son de Good Morning England. Après plusieurs come-back, le groupe a définitivement stoppé son aventure au début des années 2000, laissant derrière lui un héritage inspirant.

 

French Films, les (presque) anglais

Ils sont là, les pionniers de la scène rock finlandaise actuelle. De l’anglais, de l’énergie, des choeurs entraînants et des guitares qui raisonnent brit-rock jusque dans le choix du nom : French Films. Sans l’inscription “originaire d’Helsinki” sur leur page Facebook, la confusion est probable. Arrivé plus tardivement sur scène, le quatuor n’en jouit pas moins d’une véritable crédibilité hors de ses frontières. Et ce jusqu’au Japon. Les influences, de Toy aux Libertines, sont reconnaissables entre toutes, mais le groupe arrive à conserver un charme certain derrière ses abus de filtres vintage. Le tout sur fond de sapins, évidemment.

 

Scarlet Youth, prophètes du shoegaze

La scène finlandaise shoegaze est pratiquement inexistante, coincée entre le gothic rock et le métal nordique. Rares sont les disques étrangers du genre qui parviennent jusqu’en Scandinavie. Particulièrement confidentiels, les Scarlet Youth ne sont plus si jeunes. Entre Helsinki et Illingen, le groupe s’est forgé une identité musicale attachante. Un shoegaze romantique à coup de vocalises langoureuses et de synthétiseurs aériens. On pourrait même se risquer à comparer – de loin – les cinq finlandais à un autre quintet qui, à défaut de leur ressembler, constitue une influence majeure : Slowdive. La route est encore longue, mais elle n’en sera pas moins belle.

 

Satellite Stories, indie pop très sucrée

Nom anglais, paroles anglaises, tournées européennes et inspiration anglaises. Les Satellite Stories, originaires d’Oulu, sont une sorte de réplique des Two Door Cinema Club. Ce qui explique leur forte exposition et leur succès – relatif – en Europe. C’est aussi ce qui explique la faible originalité de ce groupe qui aurait pu se contenter d’un seul EP pour se résumer. Qu’importe, les cheveux blonds rayonneront encore un peu, au même titre que leurs clips naïfs et leurs mélodies doucereuses. Grands copains des français de Divine Paiste avec qui ils viennent d’achever une tournée commune, le groupe bénéficie encore de la popularité de son second album Vagabonds, sorti en janvier dernier.

 

Le Corps Mince de Françoise, l’avènement des girls band

Tout article sur la musique finlandaise ne saurait s’en sortir sans son lot de tarés. Ici il s’agit d’un duo de filles d’Helsinki, la culture française en étendard et des airs de Spice Girls, le second degré en plus. Le finnois n’est toujours pas à l’honneur, mais LCMDF a tout pour s’exporter. Un look des années 90 et des talents de DJ, il n’en fallait pas plus pour voir le duo traverser la mer Baltique et rejoindre Berlin. Emma et Mia multiplient les incursions électro kitsch pour mieux chanter leur désamour du métal (et des mecs).