Samedi dernier, Lyon vibrait de nouveau au rythme de la soirée Hypnotik organisée chaque année par le collectif Electro System. Quelques milliers de personnes sont venues s’entasser dans les hangars d’Eurexpo pour célébrer les musiques électroniques : de Jeff Mills à Maceo Plex en passant par la carte blanche laissée à l’Hadra, il y avait en effet de quoi attirer le public en masse. Pour cette nouvelle édition, les artistes programmés étaient divisés entre quatre scènes : Techno, Psytrance, Hardtech et House. On vous a préparé un petit retour en mots et en photos sur notre vécu de cette soirée haute en couleurs.

Commençons par le commencement, la grosse surprise de la soirée. J’étais un peu sceptique quant à la scène psytrance, dont je ne connais absolument rien. J’ai déjà eu l’occasion de bouger mes fesses sur ce tempo rapides et ces rythmiques acid déroutantes, sans pour autant m’en extasier plus d’une demi-minute. Mais il avouer que les gars d’Elektro System ont fait très fort sur ce coup là. Le set de DJ Psysex a retourné la foule, tant l’artiste a mis une ambiance destructrice dans la salle de l’Eurexpo qui y était consacrée (on entendait presque plus les bourrins du hardstyle à côté). Plein de bonnes vibrations se sont propagées partout dans nos corps que l’alcool a dépourvu de toute conscience. Il suffisait de se laisser porter par le son, par ces vagues de beat qui propulsent violemment notre sang contre nos tempes. Personnellement, j’ai pris une claque, j’ai été téléporté en pleine rave à Goa pour une heure et quelques, perché entre un dreadeux qui ne maîtrisait plus ses membres et un black qui claquait juste des doigts de temps en temps, avec la plus grande banane sur le visage que j’ai certainement jamais vu.

Côté house, mention spéciale pour le set de Sasha, dont les influences minimal ont été appréciées par l’ensemble du public. Des claquements, des percussions, des voix mécaniques et des beats super lourds se déversaient du système son, directement dans les cerveaux des festivaliers. Les 30 dernières minutes ont été magnifiques, tout simplement, pleines du groove sulfureux que l’ont peut retrouver dans ses tracks. Belle performance aussi pour le roumain Mihai Popoviciu, qui semblait vraiment apprécier l’ambiance démente qui régnait à du matin. Les pulsations dégagées par sa musique ont résonné jusque sur le parking, on peut en être certains. Heartthrob était également in da place pour distiller sa musique minimal très brute, qui fait les honneurs du label Minus depuis un paquet de temps déjà. Un autre bon moment à graver dans nos mémoires.

Comme vous vous y attendiez cependant, on s’est inévitablement tourné vers la scène techno, dont on ne pouvait louper la tête d’affiche.. Je retiendrai le set majestueux de Miss Kittin, qui, semblerait, a marqué tout le monde. Le public a pu sentir toute sa détermination à nous faire devenir sauvages, tant sa techno fût noire et chaotique. On aurait pu croire entendre The Hacker prendre les platines, mais ç’aurait été oublier toute la féminité du son de la française (ses petites voix mélodieuses qui viennent parsemer sa musique robotique étaient très agréables à entendre). Il me semble d’ailleurs avoir vu un ou deux hardeurs rester béats devant le charisme de la djette, qui met certainement la plupart des bons artistes à l’amende. Maceo Plex était également en grande forme ; une énergie communicative, c’est bien le propre de la musique. Et bien sûr, comment ne pas parler de Jeff Mills. C’est principalement pour lui que je suis venu et que mes jambes ont supporté mon corps dépravé jusqu’au petit matin. Sa techno a ravivé les esprits d’un public embrumé par plus de 5 heures de fête, alliant le groove original de Detroit à ses influences psychédéliques que l’on peut retrouver dans ses deux derniers albums « The Jungle Planet » et « Chronicles of Possible Worlds ». Un immense coup de cœur donc, qui on l’espère a été partagé par tout ceux qui était encore lucides, voire vivants, sous les projecteurs de l’Eurexpo.