Parmi les jeunes pousses qu’on s’apprête à voir fleurir à la saison des sacro-saints tremplins musicaux – celle qui commence avec le Printemps de Bourges et s’achève avec les Transmusicales -, on a choisi de vous présenter une de celles qui risquent de faire le plus de bruit, au propre comme au figuré.

En flairant les catalogues vus et revus de ces concours tous prêts à accorder leurs violons quand il s’agit d’élire la prochaine sensation de l’année, un nom a retenu notre attention : FAIRE. Derrière, un groupe déjà bien suivi par l’industrie et qui ne devrait pas avoir de mal à s’imposer comme la nouvelle sensation reprenant les codes 80’s au goût digital.

Rien de bien révolutionnaire ici, si ce n‘est ce côté un peu barge qui rappelle un Moodoïd, les guitares en plus. Site internet 1.0, invention de sous-genres improbables pour se décrire (Gaule Wave/Tek Surf, on appréciera l’inventivité) et paroles qui cultivent les non-sens et contres-sens. C’est bien dans le revival 80’s que FAIRE mouline, comme tous les jeunes groupes français semblent s’obstiner à le faire depuis 2011 : ersatz des Rita Misouko par ci, reprise des codes coldwave par là, et surtout pensez à choisir un nom de groupe indistinctif (Bagarre, Minuit, Paradis, et on en passe).

Le titre Anastasia évoque – sur un débit plus énervé – La Fête Noire de l’autre spécialiste du genre Flavien Berger, tandis que l’EP précédent Savoir s’inscrit dans une lignée LaFemmesque avec son ton faussement naïf et enfantin, et sa new wave francophone qui en appelle aux pontes de l’époque – Taxi Girl pour les textes et Kas Product pour la musique.

Jusqu’au-boutiste, FAIRE pourrait bien être l’ultime pierre à l’édifice du rétrofuturisme 80’s, l’apogée d’une renaissance qui commence en outre à sentir le réchauffé. Reste à voir combien de temps on continuera d’exploiter ce retour de hype du “dark side of the 80’s” avant saturation.

FAIRE jouera le 9 Février à l’Alimentation Générale pour fêter la sortie de son 3ème EP Le Tamale.