Ici, dans le sud-est de la France, la région regorge de sites singuliers qui se transforment le temps d’un week-end. Remués par quelques basses lourdes, quoique délicates, ces sites ont tous leurs particularités. Lorsque l’on se rend aux Electros d’Uzès, une fête foraine sert de vestibule. Étrange et excitant à la fois, car plus on se rapproche de l’entrée du festival, et plus les  fanfares insupportables des manèges laissent place à un orchestre bien plus raffiné. Retour sur les soirées de vendredi et samedi, sur la Promenade des Marronniers, au pied de la Tour Fénestrel.

Vendredi – Electros d’Uzès

J’ai le plaisir de retrouver nos amis Montpelliérains du label Unplëased record, Yamen et Eda. Avec profondeur et rondeur, leur set nous met tranquillement dans l’ambiance. Ritchy Ahmed reprend l’histoire avec une bonne grosse house imbibée de pied lourd, et relevée de charleys cinglants. Ca gifle façon british et ça nous met tout punchy…Le mignon rondinet de l’écurie Hot Creation enchaîne quelques-unes de ses productions ainsi qu’un track de Geddes (You Gotta be) bien placé. Le virage s’enclenche avec l’arrivée de  Dyed Soundorom, l’une des parts du mystique trio d’Appolonia. On passe en mode Tech-House et Techno. Je crois que c’est à ce moment-là que mon sourire et mes bras sont devenus incontrôlables, et ce fût pire encore sur Trinidad, leur toute dernière sortie. Bref, on est projeté dans une autre galaxie : basses lourdes, puissantes et rythmiques dynamiques. Il y a quelque chose de solennel, d’intangible, presque intemporel. Puis, Ellen Allien. Depuis quelque temps, les polémiques se multiplient concernant ses représentations. Ce soir, le public est plutôt mitigé. Il y a les fans incontestablement ravis, et les plus sceptiques qui lui reprocheront un manque de cohésion dans les passes et la sélection. Une chose est sûre, elle a son propre son, que cela plaise ou non et le mapping VJ de Pfadfinderei préserve tout de même un peu la magie.

Samedi – Electros d’Uzès

Nous voilà revenus sur les lieux après une première soirée réussie. Cassy aux platines, et on continue sur la déferlante de titre Tech-House et pumpy. Ca attaque dur, et quand le remix de Kerri Chandler Pong par Ben Klock’s Bones & Strings Rework résonne, les bras et le haut du corps imitent les rotations mécaniques d’une machine en marche… Ca gratte sévère ! Les Pachanga Boys reprennent les hostilités, un peu ébouriffés et toujours aussi étranges… Tout comme leurs tracks ! Les boucles sont longues et l’évolution du set s’amorce doucement, mais sûrement avec Legs. Ca tourne pas rond chez eux ! Tim Paris continue dans l’étrangeté avec des synthés un peu torturés et des vocaux carrément psychés. Enfin, notre ami Citizen Kein, comme à son habitude, fini le travail en labourant la masse avec une Techno démentielle.

Conclusion

Même si l’attente aux toilettes est une épreuve d’agilité (on finit par se tortiller), l’espace est agréable, le lieu convivial et la programmation structurée et fluide. Un plaisir de partager un bout de week-end avec des festivaliers lambdas, des artistes et programmateurs régionaux, tous venus savourer dans un même espace ce qui ressemble fort à une fin de saison, la fin de l’incroyable marathon des festivals de la région. Nous remercierons nos amis de Melokolektiv qui ont aidé à la rédaction de ce compte rendu, et les organisateurs pour nous avoir servi une aussi charismatique line-up.

leselectrosduzes.com