Courts n’a que quelques mois d’existence au compteur. Et il y a bien longtemps que les frontières entre les genres musicaux sont abolies. Mais si le quintet semble aujourd’hui les repousser d’autant plus, c’est que ses influences sont autant diverses que nombreuses. Au rayon des étiquettes compatibles : hip-hop, funk, disco, alternative, rock, pop ou encore reggae se disputent une place dans les hashtags qui pourraient figurer aux côtés de leurs chansons.

Si Courts est un groupe protéiforme et tout terrain, il le doit avant tout à ses instrus. Bien que peu de titres soient disponibles, puisqu’ils ne comptent qu’un qu’un EP à leur actif, la multitude des genres est déjà audible. Les lignes de guitares varient considérablement d’un morceau à l’autre, au même titre que la teneur de la base rythmique.

Une seule constante : cette voix qui oscille entre des refrains lancinants empruntés au reggae, et un flot de paroles écorchées sur un débit rapide, à l’instar des rappeurs. Suffisant pour donner une couleur inédite à des chansons dont la base provient aussi bien du disco des années 70 que du rock des années 2000. Courts est un groupe de son temps, qui sait s’inspirer des autres temps. Plus que le temps lui-même, c’est de leurs influences multiples qu’ils tirent leurs richesses.

Et il est assez rare de voir un groupe dont les inspirations ne sont pas de simples effets d’annonce pour que cela soit noté. Capable de produire des vocalises reggae sur des riffs de rock pur, ou encore de rapper sur une instrumentale à la fois funk et alternative, les quatre hommes de Basildon détonnent dans le paysage musical actuel. L’omniprésence des guitares malgré l’influence du hip-hop suffit d’ailleurs à faire de Courts un des groupes les plus intrigants et passionnants du moment. La suite des évènements est bien entendu à suivre de très près.