Après nous avoir pris aux tripes avec l’excellent «Fire», le jeune duo lyonnais Murmur nous secoue une deuxième fois avec un premier EP éponyme d’une fragilité et d’une justesse implacable.

Murmur” s’ouvre sur la froide et intrigante «Defective Machines», où, comme dans une machine infernale, les sons industriels viennent percuter nos tympans avec une régularité névrosée. Puis, on est entraîné soudainement par la voix haut perchée qui nous enlève loin de ce monde de métal, “sauvé” par la sensibilité du chant et par les choeurs qui transpirent à la fois puissance et  douceur.

Arrive doucement «Tablets». Sur une voix toujours aussi fragile, presque céleste, vient se plaquer une instrumentale moite et sensuelle. Les guitares, en retrait,  collent à la peau, le rythme très lent nous berçe et donne, je dois l’admettre, quelques envies pas très catholiques.  On enchaîne ensuite avec la chanson qui les a fait connaître, «Fire», un titre à l’instrumentale très recherchée, à l’univers profond et aquatique… Mais méfiez-vous de l’eau qui dort, «Fire» est un titre chaud, explosif sur les refrains, qui gagne progressivement en vitesse et en impact au fur et à mesure : on en prend plein les mirettes et on en redemande.  L’EP s’achève sur «Idylle» une perle intimiste, presque borderline, qui menace de sombrer  à tout moment. Le titre, murmuré du bout des lèvres en français , est d’une justesse et d’une poésie incroyable. On devine ici une plume fine et bien aiguisée mais surtout une véritable intelligence d’écriture.

Laissez-vous capturer dès maintenant par les effluves à fleur de peau de Murmur :