Théâtre baroque en coupole, chef d’orchestre aux platines : nous sommes bien à l’ouverture du festival Club to Club à Turin. Pendant cinq jours, la capitale Piémontaise ouvre ses portes au festival de musique électronique le plus important d’Italie.
La première soirée placée sous la tutelle d’Apparat, fut plus que réussie. Installés sur l’estrade du Conservatoire de Turin, Sascha Ring et son équipe de musiciens ont offert un condensé live de son dernier album Walls. La salle est pleine, le public averti. Apparat commence en douceur, par des grands airs de violons enivrés, accompagné d’un beat fluide mais percutant. Il enchaine avec des titres chantés, assumant un côté électro pop mélodieux.
Le côté abstrait et clinquant du mapping vidéo augmente par deux fois l’intensité de la prestation musicale. On se perd vite dans les méandres d’une scénographie visuelle chargée et lumineuse, qui finit par presque nous éblouir. “Soundtracks“, c’est une histoire d’amour entre les astres, fuyants l’obscurité et la solitude. Après 1h30 de spectacle, on s’est senti comme propulsé de nos sièges pour acclamer le rappel. Eclipse lunaire.
Le second rendez-vous se fera en deux temps. Floating Points occupera la première partie de soirée, avec un live inédit et très attendu. Le jeune anglais présente son dernier album Elaenia, dont deux extraits “Silhouettes (1,2 & 3)” et “Nespole” ont déjà fait le tour des playlists. L’équipe de musiciens acoustique accompagne Sam Sheperd, qui, bien que placé au centre de la scène, se met en retrait et laisse parler les instruments à vent et cuivres.
Le concert offre une vision nouvelle de la musique électronique, plaçant le DJ comme chef d’orchestre, renouant avec le jazz et la soul. Surprise lorsque le titre “Silhouettes” est revisité avec un solo de saxophone, l’alliance des genres est au sommet. On reste néanmoins sur notre fin, avec un final un peu bâclé, comme fait à la hâte.
Départ imminent pour Le Lingotto, l’ancienne usine Fiat qui sera le lieu principal du festival. On arrive pour la fin du set de Sophie, l’alien indescriptible qui a atterri sur la planète électronique sans passer de coup de téléphone. Le jus bien acide de sa “Lemonade” aura secoué le public, déjà envouté par la danse robotique de la protagoniste Kawaï.
Mumdance prend ensuite le tir, enchaînant sans transitions avec son beat grime venu de Londres. Après 30 minutes en solitaire et un petit “Move your body” bien calé, Novelist déboule et prend le mic. Pas de time pour relax, le rappeur enchaîne sans souffler, en format service militaire. Le rappeur expose son flow à répétition, laissant planer un doute sur la largeur de son vocabulaire. L’énergie du public s’est perdue entre deux scratch et un “Pull uuuuup“. Game over, on rentre chez nous.
Retrouvez toute la programmation du festival Club to Club sur leur site officiel. Pour ceux qui pourraient s’accorder un petit trip en Italie, il reste encore des places pour la soirée de samedi soir avec Nicolas Jaar, Jeff Mills et bien d’autres.
Notre reportage du vendredi disponible ici.