Clara Moto a sorti cette semaine «Blue Distance» sur le label Infiné Music. Un album qui séduit grâce à une formule à la fois sensible et technique et qui fait suite à son convainquant premier essai «Polyamour».

A l’occasion de sa tournée promotionnelle en France, nous avons eu la chance de la rencontrer il y a de ça quelques semaines dans un hôtel du 18ème arrondissement de Paris. En bon fans, ce fût l’occasion pour nous d’échanger nos impressions sur ce second album et de lui poser en face à face un tas de questions qui nous brûlaient les lèvres.

L’interview est à découvrir ci-dessous.

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Hello Clara, peux-tu te présenter en quelques mots ?
Hello, je suis Clara Moto, je suis autrichienne et j’habite à Berlin. Je fais de la musique électronique depuis maintenant neuf ans.

On est là pour parler de la sortie de ton deuxième album « Blue Distance » qui sort le 04 novembre. Trois ans après ton premier opus « Polyamour » pour être exact. Pourquoi avoir attendu trois ans avant de sortir un nouvel album ?
Eh bien durant ces trois années, le temps est passé très vite pour moi. Je voyais le temps filer et j’étais là à me dire « mince, faut que j’avance». Après la sortie de Polyamour, j’ai beaucoup voyagé mais j’ai commencé à travailler sur Blue Distance il y a 2 ans et demi. Seulement, entre la finalisation de l’album et le mastering, il s’est passé beaucoup de temps.

Sur ton deuxième album, tu poses ta voix sur certains morceaux. Chose que tu ne faisais pas avant. C’était une nouvelle expérience pour toi, je crois. C’était comment ?
Très difficile ! Au début, je faisais beaucoup de prises de son et je n’aimais pas ma voix. Mais je n’ai pas lâché. Parfois j’avais juste une mélodie dans la tête ou des paroles qui venaient comme ça. Je faisais comme ça venait et c’est comme ça que j’ai fait. Mais ce n’était pas évident, surtout au début.

Pour toi, qu’est-ce qui a changé dans la composition du 1er et 2ème album ?
Polyamour a été plus facile. Je ne vivais pas encore de ma musique et je travaillais à côté. J’ai donc fait tout très spontanément. Pour Blue Distance, ça a été différent. Je me suis mise à vivre uniquement de ma musique, ce qui était un choix difficile. Du coup, je me suis mise beaucoup de pression, j’étais un peu enfermée et j’accumulais les morceaux. Heureusement, je travaillais avec un ami ingénieur son qui m’a aidé et motivé et me donnait son avis de professionnel sur mes productions.

Dans une de tes interviews, tu avais dit que tu savais qu’un morceau était bon quand tu pouvais l’écouter et le réécouter encore et encore. Et c’est marrant parce que c’est la même chose pour nous. Personnellement, j’ai eu l’album hier et j’ai dû l’écouter 5 ou 6 fois depuis.
C’est vrai ? (sourire)

Oui et j’ai vraiment aimé. A l’écoute de Blue Distance, j’ai trouvé qu’il y avait une certaine forme de lyrisme dans tes compos et dans les titres, presque de la poésie. Je crois d’ailleurs que la littérature t’inspire beaucoup ?
Exact, ça tient une grande place dans ma vie. J’ai toujours beaucoup lu et c’est quelque chose qui m’a toujours inspirée. Pour choisir les titres de mes chansons par exemple, je parcours les pages de livres que j’aime jusqu’à ce que je tombe sur un mot qui va bien avec ma musique.

En parlant de tes titres, je vais lister chacun de tes morceaux, peux-tu me donner un mot pour les décrire ?
Ok !  

How we live in each other :
Spheric.

My double edged sword :
Melo dramatic.

Hedonic treadmill :
Loop.

I saw your love :
Personal.

In my dreams :
Fun.

Things we almost did :
Ethnic.

Placid kindness :
Easy going.

For all reason so sad :
Sad one. J’ai fait ce morceau en me remémorant des souvenirs tristes.

Holy :
Holy, je ne suis pas particulièrement religieuse mais ce mot décrit bien ce que j’ai voulu exprimer sur le moment. C’est aussi la première track sur laquelle j’ai chanté. Du coup elle tient une place particulière.

Lyra :
Velvet.

D’ailleurs, Blue Distance, ça veut dire quoi ?
Blue Distance, c’est pour désigner le fait que j’ai beaucoup bougé et aussi les relations à distance que j’ai eu.

Et Agoria, il a écouté l’album ?
Non, je n’ai pas eu de feedback. Mais ça ne m’étonne pas, il voyage beaucoup lui aussi. D’autant qu’au début j’étais un peu timide et je ne voulais pas dévoiler mes morceaux au compte-goutte car j’avais peur de devoir changer des trucs au fur et à mesure. Je voulais rester aussi spontanée que possible. Par contre, j’ai voulu avoir son avis une fois que tout était OK, mais j’attends encore.

Je crois que tu as quitté l’Autriche pour venir habiter à Berlin, qui est un peu la capitale européenne de la musique techno, c’était un choix artistique d’aller y vivre ?
Non pas vraiment. J’ai quitté l’Autriche pour travailler à Berlin, avant de faire de la musique. Je trouve que Berlin est une ville super. Il y a la nature, les fêtes… On peut y avoir une très belle vie et pour pas cher, même si les prix augmentent de plus en plus.

Et Paris, t’en penses quoi ?
I love Paris ! C’est une très belle ville mais beaucoup trop chère et stressante. Je ne pourrai pas y vivre.

Et au niveau des publics, tu préfères lesquelles ?
J’aime beaucoup le public français. A vrai dire, je suis plus connue en France qu’en Allemagne.

Tes clubs préférés ?
A Berlin, j’aime beaucoup le D-edge. En France, je dirai le Rex Club et le IBoat.

Que penses-tu de la scène française aujourd’hui ?
C’est une scène énorme. Il y a beaucoup de très grands artistes, et c’est complètement à l’opposé de pays comme l’Autriche par exemple.

Et si tu devais citer un artiste français que tu apprécies ?
Je dirai Air.

Tu peux nous livrer un secret à propos de toi ?
Hum oui. J’en ai pas l’air, mais je suis quelqu’ un de très chaotique…

Ton dernier coup de cœur musical, c’était avec qui ?
Angel Haze

Pour finir, un petit mot pour les lecteurs de BEYEAH.NET ?
Venez écouter ma musique !

Suivez le conseil de Clara Moto et pressez-vous pour écouter son album «Blue Distance» via le player ci-dessus. Pour aller plus loin, vous pourrez aussi apprécier l’autrichienne en live le 16 novembre à Angers et le 23 à La Machine (Paris) pour sa Release party. Et pour finir, on continue de vous gâter avec le clip lyrique de «My double Edged Sword», juste en bas !