Grâce à deux EPs et un premier long-format (le sublime The Ways We Separate sorti l’an dernier) à la force de frappe sensationnelle, le duo brooklynite Beacon distillait l’essence de leur R&B sur des morceaux à la fois languides et synesthésiques. Proche de contemporains tels que Autre Ne Veut ou Rhye, Beacon a fait partie de ces groupes qui ont redonné ses lettres de noblesse au R&B en 2013 – l’effervescente autour d’eux tient énormément à la production ciselée et au songwriting évocateur qui faisaient le sel d’un premier album très réussi. On se souvient encore des écoutes (répétées) de leur premier album qui nous plongeait instantanément dans une sorte de catharsis, car c’est là que si situe tout la modernité des américains. On entre dans l’univers de Beacon comme dans un bain glacé : les écoutes de leurs morceaux s’impriment de manière irrémédiable dans votre chair, votre corps ainsi que dans vos sens.

C’est un peu de ces impressions qu’on retrouve dans l’écoute de L1. Les nappes de synthés se surperposent et nos sens se décomposent, comme sur la piste introductive glaciale “Fault Lines” ou sur la fantomatique “Minor Structures”. L1 est un tournant dans l’évolution de Beacon, qui s’inspire ici des mouvements et du magnétisme des corps humains. Jacob Gossett déclarait au sujet de ce nouvel EP :

“Nos travaux ont souvent été décrits comme des moments où la nuit est reine, comme une sorte de mélancolie d’after party. Espérons que ce nouveau mini-album inspire aux auditeurs l’envie de renouveler l’expérience”.

Plus les écoutes de L1 s’enchaînent, plus nos conceptions de ce que sont les lois de la pesanteur s’effacent. On pense très souvent à Thom Yorke, car on retrouve ce même sentiment de fragilité dans le timbre de Thomas Mullarney.  Cet EP est en notre possession depuis seulement 2 semaines, mais il figure déjà parmi nos favoris de cette année.

Place à la musique, laissez vous maintenant électriser par les volutes synthétiques de ce nouvel EP disponible chez Ghostly International.