Depuis plusieurs mois, le groupe Beach Baby s’est vu octroyé bon nombre d’étiquettes et d’influences. Pop des années 60, mélodie des années 80, surf rock des années 90… Sont-ils visionnaires ou dépassés ? Voilà en tous cas un an que le quatuor anglais s’est lancé, et quelle que soit la recette, celle-ci est en train de fonctionner.

Loin des brumes de Beach House, avec lesquels ils ne partagent qu’un mot, Beach Baby s’impose avec une formation classique. Deux guitares, basse, batterie, et un chanteur à la voix suave, suffisent à poser les fondements d’un groupe qui a dès ses premiers morceaux l’étoffe d’un succès. Après des débuts hésitants, où la guitare acoustique est encore de mise, Beach Baby finit par sacrifier ses compositions émouvantes et nostalgiques pour trouver son salut.

Un salut qui proviendra aux dires du groupe de son déménagement à Londres. Un mouvement guère original mais décisif, car c’est au cœur de la scène indie britannique que Beach Baby découvre sa voie. Une base rythmique vrombissante et des mélodies furieuses, menées par des notes de guitares stridentes traduisant enfin le désir d’évasion du quatuor. En chœur, la nonchalance des Beach Baby s’exprime mieux.

Capable d’accalmies mélodieuses, sans sombrer dans les méandres du genre, espérons que le quatuor ne s’oublie pas. Surtout, qu’il ne délaisse pas complètement ses lignes de guitares mélancoliques, audibles sur leurs premiers titres, au profit de leur récente brutalité. Une chose est certaine, la progression est marquée. Beach Baby se cherche toujours, mais démontre sur l’ensemble de ces singles une forte capacité d’évolution et de composition. La recette, s’il y en a une, est mouvante. L’album est encore loin, mais le succès, lui, se rapproche toujours plus.