Batteur de profession, Astrobal, ou Emmanuel Mario de son état civil, est un musicien à tout faire. Producteur, arrangeur, mais aussi le batteur des plus grands, notamment Arnaud Fleurent-Didier, il se distingue aujourd’hui par son premier disque solitaire aux influences aussi multiples que ses activités. Australasie est un bijou d’harmonies, un souffle frais sur la pop synthétique et électronique. Un ovni, à l’instar de son auteur.

La french touch ne connaît pas de frontières. Et le génie d’Astrobal non plus. Sur Australasie, le musicien mélange avec brio expérimentations électroniques, variété française et musique classique. Avec ce premier album, sur lequel on retrouve son compère Arnaud Fleurent-Didier mais aussi Philippe Katerine, Laetitia Sadier (Stereolab), Eddy Crampes ou encore Bertrand Burgalat, Astrobal signe un chef d’œuvre où les horizons lointains s’assemblent en symbiose.

 

Preuve, s’il en fallait, du génie d’Astrobal : sa réinterprétation magistrale des Trois beaux oiseaux du paradis de Ravel. Si la variété française et la musique classique sont éminemment présentes dans l’œuvre d’Emmanuel Mario, celui-ci se distingue par ses harmonies futuristes. Véritable maître en sonorités synthétiques et astrales, le producteur emmène son auditeur en voyage dans des terres lointaines, voire irréelles.

Sur des mélodies parfois robotiques, souvent atmosphériques, Astrobal y appose une poésie futuriste. Si la Nouvelle Vague se lançait aujourd’hui, nul doute qu’il en serait le compositeur. Visionnaire autant que maître de son temps, Australasie assemble les genres autant que les époques, le réel que le rêve.

Car s’il fallait trouver une deuxième patrie à cet album, ce serait sans conteste celle de l’onirisme. Véritable hymne, si ce n’est outil, à l’élévation, Australasie resplendit par la richesse des expérimentations sonores qui s’y mélangent. Finesse, symétrie et vocalises souvent féminines font de cet objet météorique une euphonie sans pareille. Aussi haut qu’Astrobal se situe, quelque part entre les constellations et les trous noirs angoissants, ce premier album ne mérite que de se répandre à même la planète. Avant de conquérir d’autres mondes. Celui de vos rêves, par exemple.