Le Comte, Christophe de son prénom, passé par Juveniles et Monogram, sort un premier EP solo au parfum de rêve. Composé de quatre morceaux aux titres féminins, ce projet oscille habilement entre l’ambient et l’electronica. Onirique en tous points, Chaleur et Mouvement offre une dimension nouvelle aux escapades illusoires, que l’on peut désormais vivre éveillé.
Adepte des synthés, Le Comte ne change pas de rayon, simplement d’optique. Le musicien bricole machines et sonorités éthérées, pour obtenir une symbiose parfaite entre ses influences. “Tout change en permanence, quel ennui si ça n’était pas le cas”. C’est cette phrase de Klaus Schulze (ex-Tangerine Dreams, Ashra, etc.) qui, mentionnée sur sa page Bandcamp, anime les compositions du musicien de Rennes.
Alternant des résonances légères et des harmonies sombres, Le Comte navigue entre angoisse et élévation. Capable de maintenir son auditeur à l’écoute pendant 4 ou 16 minutes, cet EP est modèle du genre. Avec en point d’orgue, le morceau Kaitlyn. S’il ne fallait en retenir qu’un, ce serait sans aucun doute cette sublime envolée spatiale, aux couleurs parfois religieuses.
L’ambient n’a jamais fini de se réinventer, et Le Comte non plus, en tout cas on lui souhaite. Miró avait donné une couleur à ses rêves, Le Comte a mis les siens en musique.