Sofar Sounds, anagramme de “Songs From A Room”, organise depuis cinq ans des sessions live privées, secrètes et étalées un peu partout dans le monde.

Secrètes en quoi vous me direz ? Et bien en à peu près tout. Le lieu reste caché jusqu’à quelques jours avant le concert, et Sofar n’en dévoile l’adresse qu’aux participants tirés au sort. Et la programmation ? Mystère là aussi. Du moins jusqu’à l’arrivée sur scène des artistes qui, on vous rassure, ne poussent pas l’image de marque jusqu’à porter des masques.

Derrière ce concept, la volonté de Sofar est de redonner l’accès à une musique live ré-humanisée et centrée sur l’expérience du concert. Dès le formulaire d’inscription, on nous prévient que les téléphones sont à mettre de côté pendant toute la durée de la session. Ni live-tweets, instragram ou snapchat intempestif ne vous barreront donc la vue à la scène, qui de toute manière se situe à moins de dix mètres de vous. Car les sessions Sofar Sounds se déroulent dans des lieux intimistes : coffee shops, appartements ou petites galeries.

Un peu contraignant, voire carrément chiant vous me direz ? Et bien c’est la règle du jeu de Sofar, qui entend se tenir à son concept sans dérives, histoire de se démarquer du reste des concerts en appartements pullulant partout. Un concept qui se veut participatif puisque leur site web propose de joindre vos efforts à la création des sessions, en filant un coup de main sur la com, la vidéo ou plus simplement en prêtant votre logement pour accueillir l’évènement.

Sofar Sounds

Né d’une initiative lancée à Londres en 2010, Sofar Sounds s’est rapidement développé et exporté sur tous les continents. Une belle ascension qui donne aujourd’hui des teams Sofar dans une cinquantaine de pays et 182 villes, dont une trentaine aux Etats-Unis et une vingtaine en Angleterre.

Du blues rock crasseux à Nashville aux expérimentations obscures à Manchester, chaque ville reflète souvent l’empreinte musicale que le commun des étrangers lui attribue, mais pas toujours. Et si l’aspect intimiste et émergent restent les mots d’ordre, les villes les plus développées commencent à proposer des showcases d’artistes plus connus, comme Bastille à Londres, Karen O à New-York ou Elliot Moss et sa buzz-song ‘Slip’, là aussi à New-York :

Surfer sur la chaîne Youtube de Sofar Sounds reste une bonne option pour qui voudrait découvrir des groupes venant d’un autre continent ou d’une ville qu’ils n’ont jamais vue que sur une carte. Mais pour ceux qui voudraient participer à une session, croisez les doigts : les places sont limitées en nombre et tirées au sort pour s’adapter à des jauges de 50 à 100 personnes. Ce qui a pour avantage d’accentuer le côté ‘heureux élus‘ pour le public des sessions, et de redonner au passage du mystère à la notion de concert – auquel on se rend aujourd’hui comme au carouf du coin.

En France, seuls les lyonnais et les parisiens peuvent pour à l’instant assister à des Sofar Sounds. Mais comme on vous l’expliquait plus haut, rien ne vous empêche de lancer le concept dans votre propre ville, puisque l’organisation n’a pas pour optique de vendre sa licence mais de la partager. Vous pouvez aussi vous inscrire aux prochaines sessions Sofar par ici.

À défaut d’avoir pour l’instant pu assister à une vraie session, on vous a fait une petite sélection de ce que leur chaîne Youtube peut offrir. En un tour du monde accéléré, on vous invite entre autres à tomber amoureux à Istanbul, planer à Bangkok et groover à Bruxelles :