D’une efficacité redoutable, le duo chilien Roman & Castro nous livre une série de titres inédits d’excellente facture. Une belle surprise en cette morosité hivernale, et une habitude quand on connaît un peu leur travail de producteurs. Au sein de ce duo, l’un est membre du groupe MKRNI et l’autre animateur sur une radio sud-américaine.

Signé une fois encore sur le label de l’américain Vicente Sanfuentes (membre fondateur de la célèbre maison Comeme et compositeur ultra-respecté), l’EP “Bajo” présente ce qui se fait de mieux de l’autre côté de l’Atlantique en matière de techno.

Encore méconnue dans notre beau pays (voire même continent), la musique de Roman & Castro a de quoi faire remuer les têtes les plus réticentes. Il faut dire que ces deux travailleurs forcenés ont l’avantage d’avoir une tripotée de remixes par les plus grands de la scène locale (Alejandro Paz, Mijo, Inigo Vontier…), au delà du succès amplement mérité de leurs productions.

On s’est entretenu avec eux pour en savoir un peu plus sur ce nouvel EP.

Bonjour Roman et Castro. On est heureux de discuter avec vous dans le cadre de cette sortie. Est-ce que vous pourriez vous présenter à nos lecteurs qui ne vous connaissent pas encore ?
Merci pour votre invitation, nous sommes très heureux de discuter avec vous. Nous sommes deux amis de Santiago de Chile, nous nous sommes rencontrés en jouant à la même soirée. Roman fait déjà de la musique dans des groupes locaux comme MKRNI et Zebra 93, et moi j’anime une émission musicale sur une radio. Mais on aime bien se réunir pour faire en sorte que les gens perdent la tête en dansant.

Comment s’est déroulé l’enregistrement de cet EP ?
Nous avons travaillé sur ces titres pendant quelques mois. Ce qu’on aime, c’est essayer de nouvelles idées au fur et à mesure, histoire de pouvoir les peaufiner. Mais en gardant toujours à l’esprit le côté dansant. Quand les productions sont sur le point d’être terminées, nous commençons à travailler avec Sanfuentes, qui rafraîchit alors quelques idées et s’occupe des ajustements, en s’assurant de garder les mêmes sonorités pendant le mixage.

Comment vous voyez l’évolution de la scène chilienne ?
Elle prend de plus en plus d’ampleur et commence à prendre une très belle forme. Il y a peu de lieux au Chili pour danser, ce qui fait que beaucoup de personnes partagent les mêmes endroits (studios comme clubs), ce qui a le mérite de renforcer la scène. C’est ce qui a aidé à générer une identité de plus en plus forte dans la musique chilienne, en proposant une musique qui n’aurait pu être faite qu’ici.

Le côté catchy de vos productions fait parfois penser à un autre producteur chilien : Alejandro Paz. Cette comparaison vous dérange ?
Pas le moins du monde ! Au contraire. Sa musique nous plaît beaucoup, c’est une référence pour la nouvelle génération de techno en Amérique latine. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il a travaillé sur un remix de l’EP. Bien utilisée, la voix peut être un instrument très puissant et c’est quelque chose qu’Alejandro Paz maîtrise parfaitement. Notre usage de la voix est lui aussi juxtaposé à la partie rythmique mais contrairement à lui, il reste important pour nous qu’elle soit dans notre langue, ainsi les gens adoptent les chansons sans oublier d’où elles viennent.

Est-ce que vous prévoyez de faire quelques dates en Europe et de passer par la France dans les prochains mois ?
Nous n’avons pas de plan concret, mais nous serions enchantés. La France a une culture club très développée et ce serait incroyable de pouvoir montrer ce que nous faisons chez vous. Nous savons que notre musique serait très bien reçue, donc si un promoteur lit cela et aime notre EP : nous sommes prêts !

De nouvelles sorties de prévu ?
Cet EP clôt une trilogie, douze mois très intenses, en plus des remixes et de quelques tracks sur des compils. Désormais nous voulons nous assurer que notre musique arrive aux oreilles du plus grand nombre, en plus de continuer à créer de nouvelles tracks. Et nous préparons également un format live.

Un dernier mot pour conclure ?
Écoutez en boucle ce nouvel EP et dansez dessus jusqu’à la descente (ndlr:Bajo » en espagnol).

Beyeah vous fait gagner “Bajo» en version digitale. Pour s’inscrire, il suffit d’envoyer ton nom à ce mail : hello@beyeah.net

Découvrez aussi le podcast d’Alejandro Paz pour Beyeah.