Dans la musique, on a plus d’argent mais on a toujours des idées. Quand on est mélomane, il suffit de jeter un oeil sur sa timeline facebook et son feed soundcloud ou bancamp pour voir que le nombre de sorties explose actuellement tous les compteurs : les artistes sont seuls confinés avec leurs machines, les stocks de dope CBD ont été vidés et ça commence à se ressentir dans la cadence de production.

À vrai dire, il sort déjà en temps normal plus de bonne musique qu’on est physiquement capable d’en écouter – petite pensée à toute.s les attaché.es de presse en attente d’un retour de notre part. Mais en ces temps de confinement, on envisage sérieusement de se greffer une deuxième paire d’esgourdes pour réussir à tenir le rythme. On a donc pris une grande respiration et on s’est s’attelé à vous lister les compilations qui vous feront grimper notre nouvelle pyramide de Maslow à tous, celle qui part du seum léthargique pour aller jusqu’à la transe seul.e dans son salon.

 

Mother’s Finest Compilation

Avec : Laurel Halo, Violet, Karima F, Batu
Le titre qu’on retient : Nasty King Kurl – Complicated

Hodge et Franklin De Costa s’entourent ici de la crème de la crème pour annoncer en plein confinement la création de leur nouveau label Mother’s Finest. Outre deux bangers réalisés par les sus-nommés au centre de la compile, on y retrouve aussi du très beau monde issu de la « petite » galaxie berlinoise. 

Champ Döner Compilation

Avec : Nina Harker, Air LQD, UVB76, Violent Quand On Aime
Les titres qu’on retient (vidéos conseillées) : Bear Bones, Lay Low – Tantaranta (live) /Donna Haringwey – Joy (live)

Champ Döner est un collectif marseillais qu’on vous avait déjà extensivement présenté, et qui verse désormais dans le label avec une première compilation constituée d’extraits live des concerts qu’ils ont organisés. Au programme, du larsens, des synthés dissonants et quelques gueulantes. Les captations étant originellement en vidéo, Champ Döner vous propose aussi d’associer le son à l’image directement depuis leur Bandcamp. Vivement conseillé pour vous donner une idée de la ferveur des clubs marseillais – attention à la secousse.

Post Bar – Long Distance Relationship

Avec : Beta Librae, Roza Terenzi, Emma DJ, T-Signal
Le titre qu’on retient : Toma Kami – Not Listening

Post Bar est un club de Helsinki présentant une programmation assez émergente, n’hésitant pas à inviter des noms plutôt obscurs. La compilation qu’ils viennent de sortir tend d’abord vers l’ambient avant de partir vers des titres plus club. Face à la pandémie, Post Bar se retrouve comme nombre de clubs dans une situation périlleuse et invite aux dons via l’achat de cette compile, ou la vente de leur merch.

Comic Sans Records – Pr. Raoult Secret Weapons

Avec : Vina Konda, Myako & Christian Coiffure, Glass
Les titres qu’on retient : HANAH Comic Sans Trap / Netsh – Hara-Kiri To Escape The Simulation

« When he understood that Big Pharma and Netflix, in collusion with governments, didn’t want a treatment for COVID-19 to emerge, an eccentric french professor decided to proclaim independence of the United States of Marseille. In order to obtain nuclear deterrence and “faire taire les rageux”, he kidnapped Kim Jung Un and secretly developped 21 lethal weapons nobody suspected… ». Tout est dit.

Qu Junktions – Hope You’re Well

Avec : Xiu Xiu, Rashad Becker, Colin Self
Le titre qu’on retient : The Bug ft. Dis Fig – No (Dub)

Une compilation d’exclusifs de Qu Junktions avec Elysia Crampton, Xiu Xiu, The Bug et Dis Fig, mastérisée par Rashad Becker et illustrée par Mica Levi… Est-ce qu’il faut qu’on namedroppe plus ?

Awesome Aid Agency

Avec : Loraine James, Jasmine Infiniti, Rosa Pistola et IVVVO
Le titre qu’on retient : Lila Tirando a Violeta – Lazarus ft. Chants

Cette compilation nous vient du tourneur américain Awesome Agency, qui s’aventure en dehors de son champ d’action pour mettre en lumière son catalogue d’artistes et leur permettre de trouver un revenu en ces temps de diète côté concerts Les titres qui en ressortent sont particulièrement bons et tendent à la fois vers la drum & bass, la polyrythmie et le global beat.

L.I.E.S Records – An Easy Way Out For Those Who Can’t Escape

Avec : Broken English Club, Eszaid, ISHAQ
Le titre qu’on retient : Moist 96 – Crybaby

L.I.E.S. nous sort ici une compile de douze inédits de son catalogue et le meilleur titre de “compilation covid” qu’on ait vu pour l’instant. À noter aussi que ces titres sont les premiers aperçus de sorties à paraître sur L.I.E.S cette année et la prochaine, de quoi se donner une idée de celles qu’il faudra écouter en priorité.

Ransom Note presents Pen Pals

Avec : Manfredas & Fantastic Twins, Local Suicide & Thomass Jackson, Malcolm & J.C./Vox Low
Le titre qu’on retient : Maoupa Mazzocchetti & Emma DJ – Virtual Odorat

En temps de corona, tout le monde semble y aller de sa compilation, et notamment ceux dont le label n’est pas l’activité première. Après le club et l’agence de booking, voici maintenant le webzine anglais The Ransom Note, qui accouche d’une idée : faire collaborer les artistes récurrents de ses colonnes pour sortir une compile 100% collabs. À renforts de duos très complémentaires, la compile a pour but de venir en aide à ces artistes en difficulté et au magazine qui l’est tout autant, en appellant donc à votre bon coeur d’acheteur bandcamp.

Sick Sad World Volume 1 / Anti-Covid Covers

Avec : Bungalow Depression, Modern Men, Grand Guru, Princesse Napalm
Le titre qu’on retient : Caribou Bâtard – Mais Qui Est La Belette/Jeune Demoiselle (Manau/Diam’s)

Derrière la compile Sick Sad World, il y a une idée simple : reprendre des tubes matraqués dans les années 90 et 2000 et en faire une version plus ou moins post-rock. Certains font le choix facile de reprendre un tube à la sauce pop-indie sans plus de détournement (merci à ceux-là de laisser Yael Naim dans le puits de l’oubli dans lequel elle était tombée), tandis que d’autres font celui du bon goût affiché en reprenant Psychic TV ou Fugazi. 

Mais là où tout le génie de la compile ressort, c’est lorsque certains vont creuser le fond du panier pour déterrer des titres si mauvais qu’on avait choisi d’oublier leur existence. Ce moment précis où un artiste arrivera à vous faire apprécier un son, avant que vous ne jetiez un oeil sur la tracklist pour vous rendre compte que oui, vous êtes bien en train de fredonner la Lambada. Du génie certes, mais du génie pour une bonne cause en plus.