Mené par le trio Pearson Sound, Ben UFO et Pangaea, Hessle Audio a pour l’édition 2014 du Sonar Off fait sensation. S’il y a bien une soirée de cette virée à Barcelone où l’on ne savait pas du tout le style de musique que l’on allait écouter, c’est bien celle-là. Les trois sont assez versatiles, possèdent une culture musicale large, aiment les sons hybrides et sont capables de les mixer ensemble de manière très fluide. En se dirigeant vers la boîte, on s’imaginait aussi bien se retrouver avec un set de house à l’ancienne comme de dubstep futuriste. On n’a pas été déçu.

La soirée se déroulait, comme semble-t-il chaque année, au club Be Cool, situé relativement au nord, à côté de l’avenue Diagonal. Le quartier ne semblait pas particulièrement vivant, ce qui est plutôt un bon point: personne ne sera là par hasard. Arrivés devant l’entrée, on se rend compte que la boîte donne sur un petit espace vert, espace qui sert de fumoir. On va donc pouvoir se faire des pauses clopes allongés dans l’herbe au milieu de la nuit. Parfait.

A l’intérieur la boîte est relativement petite. Un plafond bas, une capacité d’environ 200 personnes au grand maximum. La salle est encore loin d’être bondée. Kassem Mosse est en plein live. Le tempo est encore assez lent et le volume plutôt faible, mais le sound system semble prometteur, notamment avec des speakers à chaque angle de la salle.

Kassem Mosse nous livre un live intéressant, aux rythmes changeants, créant une atmosphère particulière, et réussissant très bien à lancer la soirée.

Viennent ensuite Ben UFO et Pearson Sound. On se place plus vers le fond de la salle: plus d’espace pour danser et un son toujours de qualité avec les speakers arrière qui envoient autant que ceux de devant. Le rythme accélère pour se rapprocher des 130 BPM. Ben UFO commence avec des sons mélodiques penchant vers la techno. Pearson Sound continue et balance Ad infinitum de Voiski. Bienvenue en 2050.

Les voilà alors lancés dans un back to back de haute voltige où ils ont enchainé des sons osés pour DJs couillus. Des morceaux qui ne ressemblent à rien de ce que l’on peut connaître, cassant le rythme avant de repartir de plus belle, avec des mélodies dissonantes par moment, mais mixé de telle manière que cela semble parfaitement naturel, maintenant toujours la foule en mouvement.

Arrive Paul Woolford annoncé en guest sous son alias Special Request. Continuant d’abord dans le sillage de ses prédécesseurs, il augmente ensuite assez rapidement le rythme avec du breakbeat version moderne. D’un coup de fader il annonce les percussions d’Hackney Parrot, la foule exulte.

Puis, sans crier garde, il nous amène sur de la drum’n’bass futuriste: tempo ultra rapide et basses profondes, le tout servi sur un sound system extrêmement précis. Tout le monde se regarde et se met à danser plus ou moins dans tous les sens. L’ambiance est assez magique.

A la suite de Paul Woolford est lâchée la bête Pangaea. Retour à la techno, cette fois ci en plus brutal. Des sons massifs, aux percussions écrasantes. Le set est dynamique, mixé rapidement, sans bavure. Rien à dire. Impeccable. Pour les quelques morceaux de fin, Ben UFO et Pearson Sound rejoignent leur collègue sur scène, retour à un peu plus de mélodie.

On quitte la salle après le passage de l’edit de Never Grow Old, tous trempés à l’extérieur, secs à l’intérieur. Une soirée variée musicalement, ça fait du bien.