Comme vous le savez, les Nuits Sonores sont un peu le rendez vous chéri des concitoyens lyonnais, lorsque les jours se font plus long et que la chaleur remonte un peu, dans les rues comme dans les cœurs. C’est un peu l’occasion pour tous de se retrouver en famille, pour danser à s’en user les sneakers et rire à s’en briser la mâchoire. Autant dire que l’édition 2014 n’est pas (mais alors pas du tout) une exception à la règle.

Dernière nuit complète au programme, avant le concert très attendu de Kraftwerk, la Nuit 4 a été particulièrement riche en émotions, aussi bien sonores, bien sûr, que visuelles et sensorielle. Les festivaliers étaient toujours au rendez-vous, même épuisés par les nombreuses heures d’odyssée entre les différents extras sonores et les bières qui les accompagnent. Ils avaient la ferme intention d’en découdre hier soir, et je peux vous dire en tant qu’observateur participant qu’ils se sont donné  fond. Il faut dire qu’il était nécessaire d’épuiser les dernières réserves de token, sans quoi la fatigue aurait vite pris place parmi le public lyonnais, toutefois aguerri, toujours amateur d’une bonne dose de bière. Et il était important de tenir, la programmation du soir s’annonçant particulièrement rythmée. Les sensations ont percuté le public au son des premières notes jouées par Trentemoller, en formation acoustique pour la première fois devant les vaillants du Marché Gare. Un son presque électro, très groovy  a résonné entre les halles et a rameuté un nombre à peine croyable de danseurs, tous chauffés à blanc par les beats lourds qui occupaient désormais le festival. Le son continue, transporte lentement l’auditeur vers la prochaine étape sonore. Il faut dire que celle-ci avait de quoi émoustiller le public. Agoria aux platines, comme une habitude aux Nuits Sonores, a réveillé d’un grand coup de fouet la halle 2 et l’a envoyé directement au septième ciel. Les immenses écrans derrière la scène donnait un relief vraiment très subtil à sa techno élégante, un peu sa marque de fabrique. On aurait presque pu sentir les ondes flottant sur la peau au moment ou commence à sonner Scala, plongeant la halle dans une ferveur qui m’a paru, sur le coup, vraiment surnaturelle. Un ambiance magnifique, en somme. Mais tout ne s’arrête pas là, il s’agit de continuer à vaguer entre les scènes, allant de Actress et sa musique puissante aux beats discos de Funkineven, parfaits pour finir la nuit sur une note d’énergie et de sensualité. Mais la première scène était aussi occupée par Brandt Brauer Frick, qui ont littéralement fait exploser la fosse avec leur set branché très house (une house assez froide cependant, assez lancinante). Tout ses artistes on crée une belle osmose, une cohésion fraternelle qui nous a fait danser réellement tous ensemble. Cela allait de pair avec la sympathie qui oeuvrait entre les scènes. J’espère qu’on a tous passé un super moment, mais je n’en doute pas. J’ai hâte de remettre ça.

© Brice Robert

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Nuits Sonores, Nuit 1: Duo de choc et poussée d’adrénaline
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