Le streetwear a la cote – Round 1 : Adidas & Raf Simons

A travers des collections capsules chez H&M, les marques de haute couture conquièrent un public plus large, démocratisant ainsi les sapes griffées – comme on a pu par exemple le voir lors de la dernière collaboration de la marque avec Kenzo. Ici, c’est le streetwear qui cherche à fricoter avec le luxe : gardant son propre vocabulaire, il vient se parer de beaux atours.

Ces photos témoignent de la huitième collaboration entre Adidas et Raf Simons. Pour ce nouveau défilé printemps-été, le designer belge continue de réinterpréter les modèles les plus iconiques de la marque aux trois bandes. Il passe ainsi au crible de sa patte minimaliste les Stan Smith, revisite la Spirit et rafraîchit l’Adilette et l’Osweego dans sa version 2.

Généralement bicolores, les Stan Smith se parent ici de nombreuses variantes : semelles orange, toe cap blanc, languette et scratch noir, empeigne bleue. Contre toute attente, l’ensemble ne ressemble pas à Arlequin, mais vibre plutôt dans une harmonie architecturée et minimaliste.

C’est une Adilette plutôt sobre que Raf Simons nous offre. Des éléments intéressants font néanmoins leur apparition, les inscriptions « Hold Firmly » et « This Side Up » ayant été apposées sur la sangle de la tong, lui donnant un côté un peu conceptuel. On ne sait pas si, grâce à cette incantation magique, la sangle va nous tenir encore plus fermement le pied, mais cela fait au moins basculer l’objet dans un univers un peu plus technique en agissant comme un vrai-faux mode d’emploi. Le designer nous invite à appréhender différemment les éléments qui composent la chaussure, elle n’est plus seulement un accessoire de mode, mais devient un objet à redécouvrir.

On retrouve les mêmes sortes d’inscriptions techniques sur la Osweego 2. En bleu marine ou camaïeu de beige, la chaussure s’offre ici une nouvelle tête. Elle est à la fois empreinte d’une nostalgie 90’s dans sa forme globale (rappelant les premières « tennis » de l’époque) et d’une vision futuriste avec sa semelle complexe et toute en courbes. Une ligne fluide en volume serpente autour de la chaussure, créant un rythme au milieu des nombreux empiècements remplis de bulles translucides. Vous aurez l’impression d’être un nouvel explorateur, car son design rappelle celui des vaisseaux spatiaux (qui sont eux aussi tendance ces derniers temps avec les films Passengers ou Premier Contact). Faute de pouvoir vous promener sur la Lune, vous pourrez parader avec dans les rues, et y ferez sans doute plus d’effet.

Pour finir ce petit tour de collection, la Spirit, une version basse d’un modèle Adidas édité en 1984, se refait elle aussi une beauté et devient la Spirit Buckle. Tunée d’une large sangle qui s’enroule autour des chevilles et s’attache à l’aide d’une boucle en métal argenté, la chaussure s’anime des logos brillants des deux marques sur chacune de ses faces.

Bref, si cet été votre budget est un peu limité pour les voyages dans la galaxie, vous pourrez toujours chausser vos Raf Simons pour vous évader.