Cette année, l’un des labels mythiques de la culture techno – et des musiques électroniques en général – fête ses 25 années de teuf à travers une série de lives et de performances dans les meilleures salles européennes. On parle bien entendu de Soma Records, le label de Slam, fondé en 1991, et qui réunit depuis des artistes aussi variés que Percy X, Funk D’Void, les Daft Punk, Boy George, Mark Broom, Schatrax.. et désormais Charles Fenckler.

Pour ses 25 ans donc, le label écossais a choisi de miser non pas sur une célébration du passé, mais sur celle du futur. C’est l’occasion pour l’une des nouvelles stars de la techno made in France de sortir son premier album, « Diving From The Void », et on peut dire que c’est un sacré honneur. Déjà playlisté partout, Charles Fenckler a parfaitement réglé son timing afin de proposer une série de onze morceaux taillée pour coller à l’esprit de Soma Records : groove, festivités, psychédélisme.

Au programme donc, onze morceaux parcourant un spectre musical large, allant d’un dark ambient post-apocalyptique à des pistes plus atmosphériques, jusqu’à une techno acid déchaînée et parfaite pour enflammer des dancefloors, à la manière de l’excellent « Stellar Acid ». On retrouve quelques belles pièces de dub techno façon Allemagne des années 2000, qui ne perdent jamais pour autant leur petit côté industriel si cher à la rave contemporaine (comme sur « Flirting With Disaster » ou « The Unknown », meilleure track de l’album selon nous).

On flirte tantôt avec l’énergie sulfureuse et l’esthétique cramée des raves 90’s, tantôt avec le psychotisme, certaines tracks se dotant d’un côté abyssal (« Anxiety ») qui plonge instantanément l’auditeur dans une léthargie délicieusement dérangeante. En somme, cet album oscille entre force vitale et réflexions introspectives, se balançant entre joyeux et ténébreux, réunissant sous une même pochette plusieurs genres phares de la musique électronique contemporaine : du breakbeat (sur « Estrange »), de la dub, de la techno de Détroit, de l’ambient et de l’indus. Un excellent premier album qui, on l’espère, annonce une suite déjà largement attendue.