Un vent d’air frais aux sonorités ambient techno souffle depuis quelques mois sur la planète électronique, et porte entre autres le nom de Primal Code. Le duo sortait il y a quelques mois un premier EP composé de quatre pistes, deux titres de leur cru et deux remixes. Et ce ne sont pas des tracks que l’on écoute et que l’on oublie par la suite, ni des morceaux qui nous reviennent à l’esprit lorsqu’on revoit, par hasard, la pochette de l’EP qui les accompagne. Ce sont des titres qui restent en mémoire ; ils ne sont pas que sonores, ils sont aussi visuels et jouent avec nos sens, nos perceptions, nos habitudes d’écoute.

On vous invite donc, pour profiter comme il se doit du voyage sonore auquel ils nous invitent, à vous installer confortablement dans un fauteuil et poser sur vos oreilles un bon casque. Une fois fait, appuyez sur play, et ne revenez à la réalité que lorsque le silence se fait à nouveau autour de vous. L’environnement alentour se fait soudain fluide, liquide. Des sonorités sourdes viennent redessiner l’espace dans lequel vous êtes placé ; les couleurs changent pour celles d’un milieu subaquatique. C’est de cette façon que l’on se rend compte que l’on plonge, littéralement, dans le titre Junkan : doux mix d’ambient et de techno atmosphérique, le rythme sourd et les nappes synthétiques de second plan se mêlent à la perfection.

Jikan, lui, nous emmène sur d’autres terres, toujours aussi étrangères. Commençant sur des annonces passées en japonais dans ce qui semble être une gare ou un aéroport, on plonge d’abord dans un monde ambient aux accents naturels et faussement organiques façon Max Cooper, avant de retrouver dans les secondes qui suivent les rythmiques propre à la techno. Le tout forme un ensemble cohérent, plus lumineux que Junkan.

Les deux pistes qui suivent sont des réinterprétations de deux producteurs différents : Luigi Tozzi, producteur d’ambient et de techno de renom, et Feral, producteur plus discret mais donc la patte atypique intrigue. Luigi Tozzi revisite à sa manière le titre Jikan, lui donnant un aspect plus éthéré et progressif, plus spatial encore que sa version originale. Feral ralentit quant à lui Junkan, tout en accentuant ses sonorités venues des profondeurs de l’océan. Si sur la version originale, nous étions de simples témoins immatériels d’une vie aquatique extraterrestre, nous voyageons ici directement en son coeur, à bord d’un sous- marin.

De Primal Code en lui-même, on ne sait que peu de choses, si ce n’est que ses deux membres sont originaires de Milan, et qu’ils sont signés chez les défricheurs suédois de Hypnus Records. Et si ce n’est que leur premier EP, ils sont loin de n’avoir que ces deux tracks sous la manche. Bien au contraire. Pour vous en convaincre, on vous invite à retrouver leur « mix autobiographique » remplis d’exclu sur The Memoir, une chaîne de podcasts qui appartient au label sur lequel ils sont signés.

A lire aussi : l’ambient aquatique de Loke Rabhek et Frederik Valentin