Premier album et contrat rempli pour les new-yorkais de RatkingAprès nous avoir mis l’eau à la bouche avec les bombes que sont « 100 », « Canal » et le plus récent « So Sick Stories » en compagnie de King Krule, le trio infernal lève le voile sur leur premier album « So It Goes ». Un stream intégral mis en ligne par le média américain NPR permettra aux plus impatients d’attendre jusqu’à la sortie de l’album mardi prochain.

Ratking multiplie les expériences, risque et réussit. Ils nous avaient agréablement surpris avec la performance live pleine d’énergie de « Piece of shit » filmée par Ari Marcopoulos l’an dernier et continuent de nous démontrer que leur genre fait bien de ne pas se limiter uniquement au hip hop. On leur connait beaucoup d’influences allant de leur très chère Big Apple au mouvement punk hardcore à la scène grime anglaise (freestyle avec la légende grime Skepta sur soundcloud). Un mélange qui se retrouve parfaitement sur « So It Goes ».

Avant même d’avoir pu écouter l’album on s’aperçoit vite que Hak, Wiki et Sporting Life ont pris le soin de faire les choses bien. Peu d’invités ce qui permet de jauger la véritable valeur des membres de Ratking sans superflu, un nombre de pistes adéquat qui nous laisse sur notre faim plutôt que l’inverse. Entre les samples d’intro (l’éternel « Halfway Thugs » de CNN), de «Protein» venu tout droit des bas-fonds de Queensbridge et celui de «Dipset Anthem» que l’on retrouve sur le morceau «Remove ya», le producteur Sporting Life ne se trompe pas quant il est question de payer hommage à sa ville. King Krule, invité sur «So Sick Stories» se charge d’apporter sa touche personnelle ainsi qu’un peu d’exposition au passage et c’est bien joué. On retrouve un peu de soleil avec les sonorités caribéennes sur «Puerto Rican Judo» avant de retomber dans les ténèbres de cette fin d’album.

L’album est intense et brut, des mots qui correspondent parfaitement à ce trio venu de l’Est pour nous servir ce qui est probablement le meilleur album rap de ce début d’année 2014.