Il aura fallu attendre six ans pour que l’on ait l’occasion d’entendre de nouveau la musique à la fois conceptuelle et torturée de May Roosevelt. S’étant démarquée avec son album justement dénommé Haunted en 2011, elle est revenue en octobre dernier avec Junea, album illustré d’une couverture sur laquelle on retrouve un protagoniste robotique, qui en dit beaucoup sur son univers.

Car si vous attendiez de retrouver mêlés violons et bruits de chaînes métalliques qui s’entrechoquent, sachez que May Roosevelt vous a entendus et a exaucé vos vœux. Plus vaporeux, plus abstrait mais aussi plus solaire que son précédent album, le titre d’ouverture a l’accent des productions éthérées de la canadienne Grimes, tandis que les morceaux suivants empruntent aux codes d’une pop torturée, dont Banks et FKA Twigs auraient exploité les penchants narratifs au travers de leurs paroles. Ceci dit, May Roosevelt fait de ses paroles des esquisses difficilement intelligibles, héritage certain de ses débuts. Un beau voyage qu’on ne se lasse pas de revivre (comprendre : réécouter).