Depuis cet été, les balades offertes par Ko Shin Moon ne nous quittent plus. L’arrivée d’un nouvel album sonne l’heure de vous parler un peu plus de ce groupe délicieux composé de deux multi-instrumentistes : Axel et Niko.

Depuis les fenêtres d’Aubervilliers où ils baignent dans le melting-pot ambiant, ils développent une certaine fascination pour les musiques non-occidentales. Collectionneurs de K7 et de vinyles du monde entier, ils explorent des territoires d’écoute où la boite à rythme se mêle aux instruments et coutumes traditionnels : des répertoires et approches rythmiques hors du commun venant du Maghreb, du Moyen-Orient, d’Inde et d’Asie du Sud-Est.

Au fil de leurs découvertes, c’est toute une gamme et une palette nouvelle d’instruments qui s’ouvrent à eux. Leur admiration pour les musiques qui cherchent, collaborent et explorent les sons – dans une optique de danse et d’improvisations – grandit au fur et à mesure de leurs explorations.

Ko Shin Moon crée ses premiers sons à l’aide de beaucoup de samples : vinyles, cassettes chinées dans le répertoire de Crammed Discs ou Bongo Joe, et surtout le fond d’archive sonore de la BNF, Gallica. Leur premier album tiendra essentiellement dans un travail autour de ces archives. Puis, sur leur album 78 Fragments, c’est l’approche analogique qui prône. Les artistes tirent de rythmes extra occidentaux pour jouer à leur façon avec leurs instruments, dans une approche unique et galvanisante.

On découvre en Janvier une nouvelle sortie, Leïla Nova, extraite de l’album éponyme qui n’est pas encore disponible à l’écoute. Ce morceau livre des boites à rythmes stridentes et dansantes qui font l’essence de la musique raï, agrémentée d’une bassline de transe, qui tire presque vers la techno par moments. Ko Shin Moon aurait-ils succombé au retour du son rave pour leur nouvel album ? À l’écoute de l’album, les titres Lambaya Püf De et Halay 2020 semblent partir à pas de loups dans cette direction.