Depuis quelques années, il n’est plus très rare de voir éclore sur nos scènes le talent de jeunes artistes belges, non seulement dans le hip-hop mais plus largement dans le domaine des nappes, des boucles et des beats. Aujourd’hui, c’est Haring qui se retrouve sous les feux des projecteurs avec la parution en mai dernier de son premier album In Spaces, mélange onirique de house, d’electronica et d’effluves downtempo.
Héritier de producteurs comme Gold Panda, Tycho, Fatima Yamaha ou encore Leon Vynehall, le Bruxellois est déjà l’auteur de quelques singles et de plusieurs EPs, Dust Above Moutains en 2013, Nowadays en 2014 et l’excellent Late Night Dream en 2015. En pleine possession de ses moyens techniques et artistiques, il se décide à effectuer le grand saut et nous plonge dans un long-format atmosphérique sur sa propre structure City Tracks – qu’il inaugure par la même occasion. Écrit entre Paris, Istanbul et Bruxelles, l’album est à l’image de sa géographie disparate : en quête d’apesanteur.
Haring nous introduit à son univers par le titre Phase 1, une sorte d’ascension électronique signant avec fracas notre entrée dans des paysages musicaux planants et entêtants. Les claviers vrombissent et nous enveloppent dans un agrégat d’harmonies synthétiques saisissantes, tout autant que celles de Vapur Town, morceau sur lequel embraye ensuite le disque, installant ce mélange house/electronica dont il a le secret.
Également adepte de quelques effets synth-pop, l’artiste s’entichera des couleurs mélodiques et des rythmes des années 80 avec un Home à la fois mélancolique et dansant, avant de repartir vers son mix planant et survolté. En témoignent Bozkurt Cad. et Who They Wish We Were, sûrement les deux incontournables de l’album.
Parvenant à se faufiler modestement aux quatre coins de l’Europe, Haring a même été amené à faire résonner sa musique outre-Atlantique, s’embarquant l’année dernière pour une mini-tournée aux Etats-Unis. On a également eu l’occasion de le croiser à la dernière édition du Dour Festival, et au vu de la qualité de son premier album, on est pas prêt de le voir s’arrêter là.
Crédits Photo : Arthur Sente