Si l’EP Grace de DJ Haram est déjà sorti depuis début juillet sur Hyperdub, il est si mémorable que notre retard pour vous en parler n’a pas su éteindre la flamme qui nous anime depuis deux mois. Autrement connue pour son affiliation à Discwoman et son duo 700 Bliss avec Moor Mother, le premier EP solo de l’américaine nous livre un assemblage imparable de ce qu’on pourrait grossièrement appelé un son club expérimental. Si tant est qu’il faille poser ce dernier mot sur tout ce qui dépasse un certain BPM sans réellement tenir de la house ou de la techno.
Dès les premières secondes de No Idol, on comprend très vite qu’on est tombé dans la marmite de DJ Haram, à savoir un mélange tenace et sans pitié de percus et de sonorités moyen-orientales à la sauce club. Et si les percus semblent bien être ce qui nous alpague vers chaque titre et nous fait y rester, c’est sans doute parce qu’elles sont l’élément central avec lequel Haram a bâti Grace :
“If each track is a body, the drums would be the energetic component at the core of every bodily system, the invisible soul and feeling.” (RA)
Mêlées dans un remix – toujours celui du titre No Idol – à la noise scandée de Moor Mother, on voit là tout le potentiel noir et tendu que peut porter ce son dans un écrin plutôt éloigné de l’electro chaabi à fâcheuse tendance feel good. On ne s’étonne d’ailleurs pas de retrouver Overeager, tout dernier morceau de l’artiste, sur le second volet de la compilation Arabstazy – Under Frustration, à paraître le 13 septembre chez Infiné.