Tout vient à point à qui sait attendre. On ne peut pas mieux dire lorsqu’il s’agit du premier EP de DJ Carie, qui après 10 ans de carrière en tant que DJ, s’essaye à la production sous son alias La Dame. Carie est une globe trotteuse, ce néologisme qui décrit les personnes ayant soif de découvertes et de voyage. Elle s’identifie rapidement au mouvement global beat, se laissant l’opportunité d’enrichir ses sélections musicales lors de ses explorations.
Il s’agit ici pour l’artiste de combiner des musiques ethniques traditionnelles avec des techniques modernes de sampling,et de puiser dans un immense répertoire encore peu diffusé en Europe. Ses DJ sets sous DJ Carie sont le reflet de cette mixture étonnante, puisant dans tous les styles, du hip-hop à la drum & bass en passant par le kuduro ou le dancehall façon gasolina. Carie a ce don de pouvoir combiner tout les styles en gardant comme optique de faire danser l’auditeur.
Son premier EP Neonata est signé chez Blanc Manioc, un label basé entre Lyon et Bamako et créé par Dom Peter, membre du mythique groupe dub français Hight Tone. Blanc Manioc a pour mission de promouvoir la scène électronique émergente d’Afrique de l’Ouest et les différents projets associés à cette musique, en Afrique, en Europe ou ailleurs. Un choix de qualité pour La Dame, qui lui permet de proposer un EP aux influences aussi étendues que les régions du monde qu’elle traverse dans sa musique.
Les trois premiers morceaux de l’EP dévoilent une énergie puissante et redoutable, avec des percussions très diversifiées qui se chevauchent et s’exclament. Des distorsions vocales viennent appuyer les kicks, pour donne une impulsion forte au mouvement. Un ton légèrement différent est donné pour Rachio, qui semble s’associer principalement à des musiques brésiliennes, plus douces et voluptueuses. Il vient clôturer la déferlante d’énergie brûlante de Neonata, cette naissance d’un style entre les styles, ce melting pot du rythme.
La Dame envoie ses premières secousses dans la production avec un EP antidote à la mollesse. On sent que c’est le début d’une longue série de productions, qui peut se transformer rapidement en raz de marée.