Classé au patrimoine culturel de l’UNESCO, le Maloya est un chant, une danse, un combat clandestin dans l’ombre du colonialisme, populaire à souhait et revendiquant la culture traditionnelle de l’île de la Réunion. Cette culture refait surface pour se mêler aux musique électroniques sur la nouvelle compilation d’Infiné, Digital Kabar. Toutes les expériences sonores sont présentes, du chant traditionnel à la transe en passant par la techno, l’acid ou la bass music. On sillonne le Maloya sur toute la diversité de la musique électronique. C’est complet, savoureux et fascinant de voir l’étendue des possibles du croisement de ces deux cultures.
Parmi les morceaux et remixes inédits de tous les producteurs de la compilation, voici une sélection de nos cinq morceaux préférés issus de Digital Kabar :
Boogzbrown – Timbila : on s’ambiance sur ces tambours battants façon Batida, où la rondeur des basses accompagne les percussions claires et les onomatopées se fondent naturellement dans le rythme pour former une transe équilibrée et savoureuse.
Ti Fock – Kom Lé Long (Do Moon’s Edit) : un des premiers morceaux emblématique du Maloya dans les années 80, remixé aujourd’hui par Do Moon pour une danse joyeuse dans les tons traditionnels créoles.
Labelle – Block Maloya : le producteur nouvelle génération de la Réunion signe ici un bel hommage à ses racines. La ferveur du roulèr, un instrument prépondérant du genre, s’y ressent profondément. L’intensité est croissante, puis décroissante, et c’est un tourbillon d’une incantation nouvelle qui s’enclenche.
Salem Tradition – Kabaré (Alma Negra Rework) : la rare voix féminine du Maloya Christine Salem défend depuis son jeune âge ses racines avec son groupe Salem Tradition. Le blues réunionais prend une dimension spirituelle avec son chant, et le travail d’Alma Negra sur ce morceau nous invite plus aisément à rejoindre cette pratique.
Kwalud – Angel Choirs : un final chaotique où les anges pleurent leur détresse, aussi bien qu’ils appellent à la rescousse. On peut reconnaître la souffrance, mais aussi l’espoir d’un peuple solidaire et uni par la force de leur chant. Une traversée entre les abîmes qui finit par payer et apporter un nuage de liberté.
Si vous êtes curieux du style, on vous conseille le festival les Electropicales à la Réunion, source de diffusion de ces croisements musicaux et vecteur de création musicale sur l’île créole.