Nouvelle recrue du tout nouveau label Syracuse Musique, Bumby dénote par son approche franchement pas farouche de la pop : éclatée, mystique et éclatante, son premier EP éponyme Bumbu est une bizarrerie que l’on se surprend à adorer.

Il m’est d’abord apparu à la lueur d’un clip légèrement anxiogène, Gargantua, filmé dans une parade d’un carnaval du Nord de la France – ou bien est-ce en Belgique ? Une pop un peu gros bras mais qui ne manquait pas d’attrait, aérienne et singulièrement à part. Quelques temps plus tard, nous voici donc avec le premier EP, atterrissant comme dans un souffle, un courant d’air. Ffwwuu. On s’imagine alors le sens d’un tel titre pour l’artiste : une sorte de soulagement qu’est l’aboutissement d’un disque. On souffle, on se détend.

Un courant d’air en forme de douce rêverie, imprégné d’un lyrisme sincère et d’une envie de délivrer des mélodies aussi claires que remarquables. Des envolées mélodiques – comme sur le morceau-titre qui clôture l’EP – auquel répondent des textes mystiques et doux. “Un jour tu n’auras plus la parole / Tu pourras chanter, tu pourras danser / Ton heure est passée / Apprends à voler.”

Une sorte d’ode à une liberté fantasmée, à un lâcher prise solaire et cosmique. Une ambiance que l’on retrouve dès l’ouverture, avec le très beau et celtique Le Train, une ritournelle synthétique qui semble toute droit sortie d’un Moyen-Âge stylisé et qui monte, qui monte, qui monte, jusqu’à un climax tendu.

Bumby semble sincèrement émerveillé par ce qui l’entoure et le transpose sans filtre dans sa musique, avec un certain mysticisme fantasmé : preuve s’il en est avec la cover de son EP, où on le voit les jambes croisées, entouré de symboles plus ou moins astraux, comme une carte de tarot inventée à son effigie. Une introspection aux couleurs pop qui nous détache, nous décolle légèrement de notre quotidien pour aller vers des cieux plus beaux  plus doux.

Bumby est disponible sur toutes les plateformes d’écoute et via Syracuse Musique.