On connaissait Andy Hart pour sa house sucrée et ensoleillée, tirant vers une disco vibrante sans être tapageuse, mais c’était sans compter sur l’autre Andy Hart. Car l’australien a bien deux personnalités. Après avoir écumé des labels comme Heist ou Sleazy Beats Black Ops, il sort ces jours-ci un nouvel EP, Misstress In Your Mind. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la house et la disco ont été rangées au placard.

Curieux détail mais qui a son importance, cette sortie se fait pour la première fois sur son propre label, Voyage Recordings. Une structure en forme d’expérimentations, d’essais et de tâtonnements où les producteurs conviés ont quartier libre. Avec tout de même une consigne : le dépaysement. Pas celui que nous procure un détour par les Caraïbes ou un séjour en mer du Nord, non. Un véritable voyage aux confins de l’inconnu, dans l’espace et les galaxies lointaines.

Marquées par une imagerie de science fiction et des titres évocateurs – comme le montre le dernier EP en date d’UruluGreetings From Namek, les sorties de Voyage Recordings explorent les versants de la house, de la techno et de l’électronique au sens large, mais sans perdre de vue le dancefloor.

Dans cette livraison en quatre titres, le boss évolue, bifurque et touche juste. L’ouverture “Island In The Sky », breakée et minimaliste, nous transporte gentiment vers des contrées plus énergiques et plus fortes, jusqu’au climax “Vienen », sommet tout en saturation de l’EP. Le titre final “Dackhammer » offre quand à lui un formidable DJ tool à tous les aficionados de house musclée.

L’été n’est (toujours) pas là et c’est presque tant mieux : avec Andy Hart dans les oreilles, nous pouvons Voyage(r) à moindre frais, sous la pluie et dans la grisaille, du petit matin jusqu’au coeur de la nuit.