Ne vous fiez pas à son air angélique, la techno d’Amelie Lens frappe fort. Souvent comparée à Charlotte de Witte pour ses lignes de basse qui résonnent et pour l’aspect brutal de chacun de ses titres, l’ancienne mannequin reconvertie en DJ nous emmène un peu plus loin dans les abysses avec les trois titres de son nouvel EP Contradiction. Cet EP se voit de nouveau accueilli sur label berlinois Second State, déjà siège du précédent Let It Go.

Si Lens ne s’était pas rendue à Dour, elle n’aurait peut-être jamais eu cette révélation qu’elle a vécue en découvrant, en live, la musique techno. Rapidement devenue adepte des événements qui mettent à l’honneur l’électronique underground, il n’aura pas fallu plus de deux ans pour que ses soirées Exhale by Amelie Lens fassent salle comble. Aujourd’hui, elle est présente sur de nombreux festivals aux côtés des plus grandes têtes d’affiches du milieu.

Nous sommes maintenant habitués à ses titres qui envoient sans ménagement dans nos oreilles des lignes de basses lourdes et des vocals douces qui se perdent en échos, contrastant souvent avec l’instrumental. Exhale l’avait révélée, ses EP suivants ont prouvé et affirmé son style, et Contradiction évolue dans ce sens tout en réinventant l’univers de Lens. Premier en lice, le morceau-titre explore des contrées plus sombres que Linger On ou que l’excellent The Finest Hour, tous deux issus de son EP Let It Go. Le rythme est sourd, simple mais soutenu et répétitif, et la mélodie évolutive.

À cette recette gagnante s’ajoute des traces acid : sur Drift, la réverbération travaille sa voix, lui donnant un côté solitaire, contrastant de manière paradoxale avec l’instrumental qui emplit tout espace vide autour de soi. Le dernier titre Resonance est le plus froid et le plus complexe des trois : des motifs quasi-expérimentaux s’ajoutent au rythme complexe qui se fait entendre en arrière-plan, jouant habilement avec nos sens grâce à l’effet stéréo. On notera par ailleurs que les vocals sont absentes de ce titre. Sur ces trois Contradiction, Amelie Lens affirme son style, dévoilant une part encore plus sombre, et peut-être plus froide et intimiste, de ses productions.