Rien de tel qu’une ballade hivernale pour se rafraîchir les idées. Explorateurs urbains, amateurs d’art de rue ou simples curieux, ce spot est à vous et sera l’occasion de marquer un break contemplatif… A vos smartphones ! C’est l’occasion de réaliser vos plus beaux clichés de street art, de faire découvrir à vos amis de très beaux graffitis et de vous en prendre plein la vue ! 19 rue des Frigos.. Entre bibliothèques et université, la rue est à nous tous et ses murs, de véritables oeuvres.

C’est en sortant de la bibliothèque Nationale de France située dans le XIIIème arrondissement ou en flânant le long du quai Penhard et Levassor qu’il est possible de tomber sur l’un des plus grands et plus anciens spots de street-art à Paris au 19, rue des frigos.

Notre excursion urbaine s’illumine aussitôt et nous n’hésitons pas à nous rendre au coeur du repère aux murs colorés. Une petite cour qui ne paye pas de mine, un parking, quelques voitures, des poubelles et des bâtiments qui semblent plutôt mal en point… Vu de loin, rien ne laisse imaginer qu’il s’agit d’un spot de création et de production artistique. Et pourtant. Des murs et des murs remplis de graffs en tout genre se bousculent, des styles qui se mêlent et se démêlent, des pochoirs, affiches, stickers et des bombes usagées trainent à nos pieds. Des fresques sur plusieurs mètres, des murs entiers peints et repeints… Ici tout appartient à la rue et au monde du graff, même les poubelles servent de support.

Au Frigo, on rencontre quelques rares promeneurs qui comme nous ont sans doute échoué au coeur de cette cour délabrée et y admirent l’effervescence visuelle; ou quelques amateurs d’art urbain qui munis d’un appareil photo, jubilent devant les blazes travaillés. On pourra également avoir la chance de rencontrer quelques poseurs en pleine exécution et qui devant nos yeux, agitent leurs bombes afin de recouvrir le graff d’un de leurs frères pour nous y servir une oeuvre toute fraiche. On l’a compris, ici c’est la liberté de poser et de s’exprimer en toute légitimité.

Un véritable lieu de production artistique

Loin d’être un squat comme on pourrait l’imaginer, les Frigos sont devenus la propriété de la ville de Paris en décembre 2003. Ainsi, les bâtiments sont remplis d’ateliers d’artistes adaptés à diverses activités professionnelles. Le site urbain et culturel connait pourtant un passé un peu plus sombre avant cette réhabilitation qui aujourd’hui, lui permet d’être considéré comme un véritable lieu de production artistique: d’abord sous la main de la SNCF propriétaire depuis 1945, l’entrepôt frigorifique ferroviaire devenu friche industrielle est ensuite occupé à partir des années 1980 par une nouvelle population d’artistes et d’artisans. Souvent menacés de démolition, les frigos ont su se reconstruire et se forger petit à petit une nouvelle image et une renommée.

On ne doutait pourtant pas de l’envergure du street-art dans le 13ème arrondissement de Paris. En effet, Jérôme Coumet, maire du 13ème encourage vivement depuis quelques années la vague urbaine et artistique dont il semble être fier. Ainsi non loin des frigos, on reconnaîtra bien sûr l’immense fresque de Shepard Fairey (Obey), rue Jeanne d’Arc, réalisée en juin 2012 et représentant le visage d’une femme.

Une explosion de street art à Paris, dans le 13ème ? Pourtant, sur le site des Frigos de Paris nous pouvons lire « Lieu de passage intensif, il y était courant d’apposer tags et graffs sur les surfaces autrefois abandonnées. Comment les nouveaux habitants et entreprises du quartier vont-ils aborder cette situation ? ». Fanatiques de l’art de rue, il est pourtant bien vrai que nous restons une triste minorité, bien que florissante.

Métro Bibliothèque François Mitterrand (L14), les Frigos, un spot où aller “chiller” afin de repartir des couleurs plein la tête.