Richesse créatrice et style inqualifiable, inspiré par Pollock et Miyazaki, le jeune « dompteur de feuilles » Moyoshi et ses oeuvres sauvages illuminent la capitale.

Moyoshi est un artiste aux facettes multiples : peintre, illustrateur, musicien et street-artiste, le jeune autodidacte explore différentes techniques au croisement des genres. Originaire de Normandie, c’est en 2001 que Moyoshi se lance dans le graff sous divers pseudonymes, après de premières ambitions musicales. La rue devient son atelier où il vit une véritable effervescence. Lassé par les codes de la musique, ce nouvel espace d’expression brute lui causera néanmoins des problèmes avec les forces de l’ordre. Conquis par le tag et plus généralement par le vandalisme, il trouve dans ces pratiques urbaines de nouveaux médiums de création et d’inspiration.

moyoshi

Ses œuvres rythmées oscillent entre le végétal et l’animal. Colorées ou en noir et blanc, ses créations au style organique tendent vers un dynamisme qui interpelle. L’abstraction est une de ses lignes directrices et lui permet de créer instinctivement tout en laissant un libre choix d’interprétation. Ceci dit, un poil écolo, l’artiste n’oublie pas de faire passer ce qu’il revendique: « Je propose un message dans la fusion végétale et animale, qui est le renouveau de la nature. Un jour ou l’autre, elle reprendra ses droits sur nous ». Moyoshi puise son inspiration dans ce qui l’entoure : les relations humaines, la nature, l’urbanisme et l’art en général. Diggeur avéré dans plusieurs domaines comme la musique, le graphisme ou la technologie, sa créativité s’en nourrit allègrement, bien que la rue reste une motivation prédominante.

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Il s’exprime aujourd’hui aussi bien sur le papier que par le graff, employant des processus créatifs différents. La toile permet plus de variations et de patience, tandis que pour les murs et trottoirs, Moyoshi s’adapte à des espaces sauvages en y symbolisant davantage cette nature qui se réapproprie l’espace urbain.

« Quand je place un regard au milieu d’une fresque, c’est pour interpeler, dire qu’elle est là (la nature) et nous regarde. Je compare mes graff à des mauvaises herbes qui poussent en bas des murs et qui un jour les feront tomber ».

Il travaille la majorité du temps en freestyle. De la musique dans les oreilles et c’est parti : les idées fusent entre ses mains, son art s’empare du bitume et colore la grisaille.

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En ce moment, Moyoshi collabore avec plusieurs artistes sur différents projets. Il offre sa créativité à certaines enseignes comme la Paris Fashion Week ou la marque Sixth June, et enchaine expositions et projets urbains d’envergure. On pensera notamment au live painting de septembre dernier organisé dans le douzième arrondissement, ou encore à sa participation à l’événement Hors Cadre. Jusqu’au 31 octobre, vous pouvez découvrir son travail ainsi que celui d’une vingtaine d’autres artistes à la galerie Amarrage, à Saint-Ouen, dans le cadre du « Parcours AUCWIN » qui s’est déroulé cet été.

moyoshi

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Dans la rue ou en galerie, en banlieue ou à Paris, ouvrez l’œil : il se pourrait bien que vous tombiez nez à nez sur l’une de ses feuilles indomptées.

Informations pratiques : 

Exposition du 3 au 31 octobre tous les jeudis, vendredis, samedis, dimanches et lundis de 14h à 19h.
Galerie Amarrage, 88 rue des Rosiers, 93400, Saint-Ouen.
Métro:  Garibaldi ou Porte de Clignancourt

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