Le marché des musiques actuelles, autrement appelé MaMA se tient à Paris cette semaine pour 3 jours intenses de musique articulés autour de plus de 100 concerts et 50 conférences. La Cigalle, la Boule Noire, le Divan du Monde, le Bus Palladium et le Trianon accueillent les professionnels de la musique pour un marathon de rencontres. Toute l’industrie du disque et du fichier MP3 est réunie ici pour parler émergence de nouveaux talents, succès futur, business…et il se trouve que nous y étions conviés aussi. On vous livre nos premières impressions.
Hippocampe Fou
Pour ouvrir le bal du MAMA, la Boule noire accueillait Hippocampe Fou et son rap aussi malin que déjanté.
Ce soir, néophytes et initiés plongent tête la première dans l’Aquashow, et la magie des trois « aquacolytes » opère tout de suite. Face aux acrobaties des mots et à la consistance du flow, Dj Deska et ses instrumentales emportent le public de la Boule Noire qui se suspend aux lèvres d’ « Hippo » et Céo. Au fil des titres ils nous plongent dans l’univers de l’aquashow, et derrière le malin plaisir qu’il prend à se jouer du sens des mots, on découvre son quotidien, ses espoirs et ses maux.
Et quand vient l’heure fatidique de tirer la bonde alors que le flot d’énergie dans la salle est au plus haut, Hippocampe Fou ouvre les vannes et offre à la Boule noire une dernière longueur. Quelques minutes entrecoupées de freestyle, d’une visite dans le public, et ponctuées par l’exclusivité d’un titre de son prochain album à l’image de son show : intense et sincère.
Chassol
Après un show hip-hop bien chargé, nous nous sommes dirigés vers la Cigale pour un live plus calme mais tout aussi fou : celui de Chassol. Le concert commence, une vidéo est projetée sur le mur de la scène, pour une superposition étonnante du son et de l’image. Chassol annonce la couleur, ce soir on s’envole pour 3 destinations: l’Inde, la Nouvelle Orléans et les Antilles.
Sa caméra embarquée est le témoin discret des scènes de rue, qui nous confrontent au tumulte des villes indiennes, des bar de jazz et d’une fête villageoise antillaise. La musique s’inspire des bruits qui entourent le film. Klaxons, discussions, chant, danse.. l’artiste sélectionne avec justesse les sons et les intègre harmonieusement à sa musique, à l’aide son clavier.
Le live est bien construit, fluide et linéaire, et l’artiste bien que présent sur scène s’efface au profit des images, au profit de sa musique.
Pigeon John
Notre dernier concert avant la fermeture des portes ce soir sera pour Pigeon John. Le rappeur américain, connu grâce à sa collaboration avec C2C et leur titre phare “Because of you”, montre sa ferveur et son charisme sur la petite scène de la Boule Noire. Son franc-parler et sa voix atypique nous conquit. La bonne humeur remplit la salle, Pigeon John dégage une endorphine non identifiée, bien plus efficace qu’un “Happy” platonique.