Lee Van Dowski est un artiste suisse, émanant des sources chaudes de Genève, il fabriques des bombes artificielles. Dans cette interview, il nous dévoile sa recette : une collection de disques innombrables du père, un banc d’essai chez Cadenza, transformé chez Mobilee Records, une bonne dose d’isolant surpuissant, une oreille attentive et un beat givrant. Lee Van Dowski fait partie des acharnés, ceux qui continue de marcher malgré leur épine dans le pied.

Tu as commencé ta relation avec la musique électronique en travaillant dans un record shop à Genève. Tu as du amélioré tes connaissances, penses-tu que cette expérience t’a aidé à commencer ta carrière ?

Avant de travailler dans un Magasin de musique, j’ai d’abord fais 3 ans d’etudes d’ingénieur du son ici a Genève. Je faisais déjà de la musique avant mais j’ai très vite ressentis mes limites dans le processus de création. c’était très frustrant d’avoir des idées mais de ne pas savoir comment les réaliser. C’est pour cela que j’ai commencé cette école. Je n’ai jamais eu dans l’idée d’exercer en tant qu’ingénieur du son, c’était juste pour moi important de savoir comment traiter un son depuis son enregistrement jusqu’à sa diffusion. Il y a beaucoup de producteurs qui ont appris sur le tas et qui se débrouillent très bien comme cela c’est certain, mais la plupart pa exemple ne comprennent pas vraiment comment un compresseur fonctionne ou a quoi il sert réellement et c’est dommage. J’aime connaitre le fonctionnement des choses pour pouvoir les utiliser a 100% mais aussi pour pouvoir les contourner ou les utiliser a d’autre fins moins académiques. Travailler dans ce magasin de musique après mes etudes était plutôt un moyen de gagner de l’argent , j’y travaillais a mi-temps et passais le reste de mon temps a faire de la musique jusqu’au jour ou produire et jouer en tant que DJ ont pris le dessus.

Te rappelles-tu du premier disque que tu as acheté ?

Mon beau-père avait une collection de disque incroyable. Depuis la musique concrète en passant par le jazz, le funk ,le rock, la pop etc….donc je n’ai pas ressentis le besoin d’acheter de disques pendant très longtemps durant ma jeunesse, j’avais de quoi faire a la maison. Le premier disque que j’ai acheté moi même, c’était L’album Violator de Depeche Mode.

Qu’as tu retenu de l’année 2014 ?

Il y a eu vraiment beaucoup de changement dans ma vie en 2014, que ce soit professionnellement ou dans ma vie personnelle. j’ai coupé contact avec tout mon entourage et je me suis retrouvé à passer mon temps en studio à produire tous les jours. C’était très étrange comme sensation, faire de la musique était devenu ma seule priorité et c’était aussi le seul moment ou je me sentais en paix. Le résultat c’est que je n’ai jamais autant produit de musique que cette année, j’ai 2 albums downtempo de prêt et pas mal d’EPs et remix de prévus. Je pense en tout en avoir produit dans les 60 tracks.

Tu as signé sur Mobilee Records après 10 ans chez Cadenza. Peux tu expliquer les raisons de ce changement ? 

Apres 10 ans chez Cadenza je tournais un peu en rond, et musicalement je sentais que je n’étais plus à ma place. J’avais besoin de nouveauté et de changer d’environnement. Cela n’a pas été un choix facile car j’avais une place confortable chez Cadenza mais cela ne suffisait plus. J’ai donc décidé de partir et je ne le regrette pas du tout.

J’ai sortis mon premier disque sur Leena (le deuxième label de Mobilee) en 2008 et depuis j’ai régulièrement sortis des disques chez eux pendant que j’étais chez Cadenza. Anja et Ralf sont devenus des amis au fil du temps et le choix de les rejoindre a été évident. Mobilee est un label très versatile qui sort autant de  techno “peak time” que de musique beaucoup plus deep et c’est de ça dont j’avais besoin je crois.

La track “050504″ détonne avec le sample tout droit tiré de Pink Floyd. Quelles étaient tes inspirations pour cet EP ?

L’histoire du track « 050504 » remonte a 4 ans…j’avais deja fait 80% du track à ce moment là, j’avais déjà trouvé le formidable sample de Pink Floyd, mais je ne savais pas vraiment dans quelle direction aller et il me manquait la basse après le deuxième break, j’ai donc laissé le projet du track de coté jusqu’a l’été dernier….Je ne sais pas pourquoi mais j’ai commencé à réécouter tout mes vieux projets et je suis retombé dessus par hasard, et cette fois là j’ai trouvé les éléments qui manquaient. Il manquait vraiment très peu de chose en fait, mais c’est souvent le plus dur a trouver. je voulais que ce track soit classé sans effets de style inutiles afin de respecter le sample le mieux possible. Apres l’avoir fini, je l’ai envoyé à Anja qui m’a répondu dans les 2 mins : « BOMB we want it. » et c’était signé. Pour « Lee’s Mobile » j’avais en tête de faire un track avec un break vraiment spectaculaire et je pense avoir bien réussis au bout du compte. Chaque fois que je le joue les gens deviennent dingue !

Quelle est la clé du succès d’un short release ?

Hmmm, j’aimerai vraiment avoir une recette imparable mais malheureusement je ne suis pas sur qu’il en existe une. Je suis d’abord très attentif a la reaction des gens lorsque je joue en club, et j’essaye de cerner ce qu’ils aiment en ce moment. C’est la base je pense. Après c’est beaucoup d’essais et de bidouilles.

J’apprécie vraiment l’évolution de la scène depuis 2 ans, après des années de tech/house assez insipide, on revient à une techno plus mélodique, le groove et l’énergie ne suffisent plus, les gens veulent ressentir plus d’émotions et ça me va très bien.

Quelles sont les tracks que tu as choisi pour le podcast de Beyeah ?

J’ai simplement choisi des tracks que je joue en ce moment, j’espère que cela vous plaira 🙂

Quels sont tes projets pour 2015 ?

J’ai beaucoup de choses de prévues dans les prochains mois: un remix pour Riva Starr sur son label « Snatch!”, un remix pour Basti Grub sur le label de David Squillace « This And That », un maxi sur « Hive Audio », je viens de signer un track sur la prochaine compilation « Cocoon » qui sortira en Mai, probablement un nouveau maxi sur “Mobilee” cet été et l’album en fin d’année je pense, de quoi m’occuper pour un moment.

Le Podcast de Lee Van Dowski pour Beyeah est maintenant disponible, à écouter et à partager sur Soundcloud.