Dans le marathon annuel des festivals estivaux sudistes, le Festival Résonance, qui s’est tenu du 21 au 27 juillet dernier à Avignon, est évidemment un rendez-vous incontournable. Je ne voudrais surtout pas repartir dans les longues tirades, jonchées de figures de styles, pour décrire à qui veulent bien le lire les décors magnifiques qui accueillent les artistes. Je vais donc entrer tout de suite dans le vif du sujet.

Cette année, j’ai misé sur un tout jeune label créé par de tout jeunes artistes. Du haut de leurs 22 ans, Sidney et Suleiman sont déjà forts d’une réputation de maître et d’une maturité artistique sans équivoque. Pour preuve, Latency Recording n’est pas un simple label, mais une sorte de projet pluridisciplinaire alliant la musique, l’art graphique, le design, la vidéo et la mode. En plus de cela, le collectif pratique l’impression vinyle en mode DIY avec une suffisance déconcertante. Bref, de petits ovnis que je ne voulais surtout pas louper !

Manque de bol, Suleiman a choppé un virus. Sidney devra assurer seul l’interview, mais l’exercice lui va très bien. Innerspace Halflife, Joe Anderson, Even Tuell sont les artistes qui apparaissent sur leur label. Leurs compositions sont des bombes atomiques tout droit venues d’une sorte de « No Man’s land » dans lequel la tension atmosphérique ferait planer une libellule en plein vol. Des basses, encore des basses, douces comme du coton, qui accompagnent une rythmique précieuse, aux allures de stalactites.

A l’image de son projet, Sidney nous parle de Latency Recording avec eurythmie, simplicité et pudeur.